Mon texte pour le frère Albaric
Quant à Bouasse-Jeune, la mauvaise gestion du patrimoine
familial aurait conduit à la disparition pure et simple de la
maison, sans l'intervention de Julien Bouasse, un des enfants
d'Emile. Empruntant à un cousin bordelais, il parvient à
renflouer l'affaire, et la gère avec succès jusqu'à son
décès en 1938. Il avait prévu de passer la main à son neveu
Jacques Berger. mais celui-ci, une fois encore pour cause de
mauvaise entente familiale, se voit éliminé. Bouasse-Jeune
dépérit progressivemnet et disparaît verrs 1960, laissant
place à l'actuelle boutique d'Yves-Saint-Laurenet.
Jacques Berger reprit le flambeau en créant les éditions de
l'Olivier, installées rue CoÎtlogon, de l'autre côté de la
rue de Rennes. Il édita des images religieuses, puis des
documents pédagogiques, jusqu'aux années 70. Son fils
Jean-Marie a récemment relancé, en provinde, l'dition de
cocuments religieux pour l'éducatino des toutpetits.
Notes donées par frère Albaric
Art Catholique
Club Nouvelles images Berthold, Manessier
un Jules Basset ou Bouasse entre 66 et 68 rue Blanche
voir Bottin
relieurs Chambolle Duru
Francis Bouasse, marchand d'estampes, rue St Jacques, 1845,
disparaît en 1846
frère Albaric 45 87 05 33
Pierre Berger, 1996
Ma jeunesse a été bercée de souvenirs de famille,
édifiants comme il se doit. L'âge venant, j'ai souhaité aller
plus loin, dépasser les images d'Epinal pour retrouver les
êtres de chair et de sang qui les avaient vécues. Certains de
ces personnages m'intriguaient, comme une "Mlle de
Froulé" dont je finissais par me demander si elle n'étais
pas fille-mère. Cette mère de famille courageuse coloriait à
la main des images pieuses pour nourrir ses deux enfants. Elle
avait obtenu du Collège Sainte Barbe qu'il prenne ses enfants
gratuitement, promettant de rembourser un jour. Pour gagner plus,
elle travaillait même la nuit, posant ses pieds nus sur le
carrelage pour ne pas s'endormir. Bizarre...
D'autres flattaient ma vanité, comme le marquis de Froullay, qui
aurait été guillotiné. Un certain besoin d'auto-analyse jouait
aussi, car certaines pages sombres de cette histoire ont pesé
sur mon enfance. Et notamment la démission de mon père Jacques
Berger, qui quitta Bouasse Jeune en 1938.
Enfin, aimant unir les contraire dans la vie comme dans les
concepts, je souhaitais renouer les fils avec les autres branches
de la famille, y compris les "méchants", comme les
Bouasse-Lebel et les Touchard. J'avais déjà retrouvé un
certain "Pilou" Carlier. Je savais qu'il habitait
Versailles, et le minitel m'indiqua un Pierre-Louis qui répondit
avec plaisir à mon premier appel.
L'évènement déclencheur fut sans doute une demande de ma tante
Line (Jacqueline Jourdan-Bouasse) qui, à la demande d'un
médecin, voulait savoir de quoi étaient mort ses ancêtres. Un
passage aux bureaux du Père Lachaise, où se situe le caveau de
famille des Bouasse-Jeune, précisa un peu mon arbre
généalogique, tout en posant de nouvelles questions, comme
toujours pour ce type de recherche.
Pour trouver d'autres cousins, j'eus l'idée, à la Toussaint
1994, de mettre un beau pot de chrysanthèmes avec ma carte
visite dans la petite chapelle de la tombe. Le soir même,
Georges Touchard me téléphonait, mi-furieux, mi-ravi. Il se
croyait seul ayant-droit de la concession, mais n'était pas
mécontent de retrouver un peu de famille.
Quant à la branche Bouasse-Lebel, je me dis une nuit d'insomnie
qu'ils devaient sans doute avoir leur caveau au cimetière du
Montparnasse. En effet, si les Bouasse-Jeune s'étaient fait
enterrer si loin de Saint-Sulpice, c'était sans doute pour ne
pas se trouver à proximité de la branche ennemie. Or, à
l'époque, Le Père Lachaise et Montparanasse représentaient les
deux grands cimetières nouveaux possibles. Cette intuition fut
la bonne, et le bureau du cimetière me donna les coordonnées de
la concession Bouasse-Lebel. Mais restait-il des descendants?
Ici encore, le minitel donna la réponse. Sur la pierre tombale,
figurait un Monsieur Uchard, patronyme inconnu dans la famille...
mais suffisamment rare pour qu'une recherche directe au minitel
en région parisienne donne quelque résultat. Ici encore, pari
gagné, car une Mlle Uchard habite à Bourg-la-Reine et me donna
les coordonnées d'un de ses oncles, détenteur des archives
familiales. Celui-ci me fit parvenir l'histoire de la famille
telle que reconstituée à sa demande. Elle rejoingnait bien la
nôtre. A commencer, bien sûr, par la courageuse mère de
famille aux pieds nus. Tout en posant d'autres énigmes: un de
nos ancêtres aurait épousé une fille bâtarde de Louis XIV. Ce
que d'ailleurs m'ouvrit quelques horizons sur les inconscients
liés aux opinions politiques: dans l'ensemble, mes cousins
plutôt "de droite" sont contents de descendre de ce
grand roi, ceux "de gauche" n'apprécient guère cette
origine illégitime.
J'ai aussi retrouvé la piste du "Bouasse de Toulouse",
grâce à mon frère Marcel Berger et à la librairie Blanchard
(rue Mazarine), qui a réédité certaines oeuvres de ce grand
pédagogue.
Parmi les ouvertures décisives sur l'histoire de cette famille,
Pierre-Louis Carlier me signala un jour qu'il avait trouvé des
indications intéressantes sur les Lebel dans un livre sur
Versailles. Je n'avais pas pensé à cette piste, orienté
plutôt vers les Bouasse et les Froullay, jusque là sans
succès. Mais, en cherchant les Lebel aux archives de la Ville de
Paris et du département des Yvelines à Versailles, j'ai pu
trouver le noeud essentiel qui permettait les bonnes recherches:
le mariage de Jacques-Auguste Lebel et d'Antoinette-Thérèse
Froullé, qui eurent un seul enfant, Eulalie Lebel, future
épouse Bouasse-Lebel. Au passage, d'ailleurs, disparaît
l'espoir d'une noble ascendance: le marquis de Froullay n'a pas
eu d'enfants, et on voit mal comment ce grand seigneur,
gouverneur de Guyenne, pourrait être le libraire Froullé.
Enfin, ayant eu connaissance par sa participation à divers
ouvrages du frère Albaric, dominicain, à la bibliothèque du
Saulchoir à Paris, j'ai eu le plaisir de trouver auprès de lui
un passion et une compétence hors pair en ces matières. La
bibliothèque possède d'ailleurs une importante collection
d'images pieuses. Et sa participation aux cérémonies du
souvenir du quartier Saint-Sulpice m'a poussé à terminer la
rédaction de ce texte.
Ainsi, rien de tel que les recherches familiales dans le passé
le plus lointain pour retrouver bien des personnes sympatiques au
présent. Et qui sait, pour préparer l'avenir?
Pouquoi être venu si tard sur cette piste Lebel? Et pouquoi
ni mes parents ni ma grand-mère Marie Bouasse ne m'avaient-ils
jamais parlé de cet ancêtre, qui a pourtant le mérite de
figurer dans la "Vie des hommes illlustres de Seine et
Oise"? Hélas, c'est qu'il n'était guère recommandable aux
jeunes générations. On n'aime guère rappeler qu'on descend
d'un suicidé qui a fait des mauvaises affaires. De même,
d'ailleurs, que j'ignorais jusqu'au prénon de François-Marie
Bouasse, l'époux d'Eulalie, car il l'abandonna avec trois
enfants...
Bref, peu à peu, se dessinait l'histoire plutôt dramatique,
sinon mélodramatique, d'une lignée d'éditeurs qui aurait dû
maintes fois s'éteindre, si de puissantes personnalités comme
Eulalie Lebel, ou d'autres plus modestes mais courageuses aussi
comme Julien Lebel ou Jacques Berger, n'avaient fait front,
chacun à leur manière.
Eulalie fait d'ailleurs le lien entre deux époques bien
différentes :"personnage emblématique du commerce de la
place Saint-Sulpice... elle traverse le (XIXe) siècle",
écrit le Frère Albaric avec beaucoup de justesse (Les travaux
menés par la bibliothèque dominicaine du Saulchoir, à Paris,
et sa collection importante d'images religieuses, constituent
désormais une référence essentielle).
Avant elle, les Lebel et les Froullé représentent un monde
corporatiste. Fermé, plutôt janséniste sans doute, mais
"grand siècle", et tout simplement "grand".
Jusqu'à la faillite et jusqu'à l'échafaud, s'il le faut.
Après elle, les Bouasse embrassent sans états d'âme le monde
industriel du second empire et de la IIIe Répupblique.
Enrichissez-vous! Et pouquoi pas dans l'imagerie religieuse,
puisque c'est la spécialité de la famille. Et ici encore,
jusqu'à la faillite, quand Julia lance sa branche dans des
aventures industrielles malchanceuses, ou jusqu'à la démission,
quand Jacques Berger démissionne de Bouasse-Jeune.
On retrouve tout à fait cette rupture dans les souvenirs
d'enfance d'Ernest Renan, quittant les prêtres droits et
sévères de son Tréguier natal pour la religion mondaine de Mgr
Dupanloup. Eulalie, au fond, n'acceptera jamais ce nouveau
siècle. Elle se brouille avec son cadet comme avec son aîné.
Et, en cadeau de communion à ses petits enfants (notamment Julia
et Marie Bouase) , elle offre un livre de piété édité par son
grand-père Froullé.
Enfin, après la deuxième guerre mondiale, l'image Saint-Sulpice
perd de son importance. Bouasse-Lebel péricilite et
Bouasse-Jeune périclitent. Et si Jacques Berger parvient à
vivre, au moins à mi-temps, de l'imagerie, c'est surtout en se
reconvertissant aux publications pédagogiques. La flamme n'est
tout de même pas morte: Monique et Jean-Marie Berger se sont
relancés dans l'aventure de l'édition!
En mai 1994, selon un serveur minitel, on comptait 3840 Lebel
en France. Dont 297 dans le Calvados, 261 à Paris et 225 en
Loire-Atlantique. Mais nous n'en connaissons aucun qui soit
membre de notre famille. Notre plus ancien ancêtre de ce nom
connu est Pierre Lebel, qui épousa Rose Hamot et eurent pour
fils (unique?) Nicolas François Lebel.
Quelle est son origine: nous pouvons faire deux hypothèses:
- Une famille ancienne de Versailles, qui aurait bénéficié de
la venue de la Cour et des perspectives de développement de
l'édition et de l'imprimerie qu'elle ouvrait. A l'état-civil de
Versailles à cette époque, on relève
- Catherine Lebel, inhumée à 1768 à Saint Louis
- Antoine Lebel
- Une famille parisienne, venue à Versailles en suivant la cour.
A cette époque, à Paris, plusieurs Lebel occupent d'importantes
fonctions dans le monde judiciaire. On peut imaginer qu'un des
fils, cadet ne pouvant reprendre une charge paternelle par
exemple, se soit orienté dans cette voie. A l'époque, la
librairie représentait le niveau supérieur du monde de
l'impression. Il fallait une culture certaine et des moyens
financiers pour choisir ce type de carrière.
Nous ne descendons pas de Dominique Guillaume Lebel, 1er valet de
chambre du roi Louis XV, pour la bonne raison qu'il mourut sans
enfants. Ce personnage libertin (il fut amant de Mme Poisson). Il
est cité, ainsi que son compère Binet du Marchais (2e valet de
chambre), dans l' Histoire Générale de Louis XV. Mais il est
peut-être de la famille.
Ce personnage est assez connu des historiens et spécialistes de
Versailles (notamment Fromaget, le jardin du marquis de Cubière,
ancien jardin de Lebel, et A. Le Roi, Histoire de Versailles,
chez Paul Oswald (Versailles je crois) 1868. Citations tome I
page 81, tome II page 411. (on plante des tulipiers): "Un
fut planté à Trianon, un aute dans le parc de Choisy et le
troisième, par une faveur sépciale, donné à Lebel, ce valet
de chambre de Louis XV devenu le confident et l'entremetteur de
ses honteuses amours. Lebel le fit placer dans un jardin qu'il
avait derrière la pièce d'eau de Neptune" (actuellent, no
5 boulevard de la Reine).
Que Pierre Lebel ait été versaillais ou parisien, en tous
cas
SAVARY Guillaume
Libraire
épouse Jeanne Prunelle
père de Marie-Jeanne-Françoise Savary, première épouse de
François-Nicolas Lebel
SAVARY Laurence Catherine
marraine de Jacques-Auguste Lebel
DE FORGES DE LA MOULINIERE Marie-Magdeleine
1745-
épouse François-Nicolas Lebel, en secondes noces
mère de Jacques-Auguste Lebel en 1781
LEBEL François-Nicolas
fin 1741-
marchand libraire géographe de Madame
épouse le 18/4/1767 Marie-Jeanne Françoise Savary
épouse en secondes noces Marie-Magdeleine De Forges de la
Moulinière
1745-
Acte de mariage:
L'an mil sept cent soixante sept, le vingt huit avril, après la
publicatino de trois bans faite sans opposition en cette
paroisse, les vingt, vingt et un et vingtsix de ce mois, les
fiançaisses faites d'hier, nous soussigné prêtre de la mission
faisant les fonctions curiales avons uni en légitime mariage de
leur mutuel consentement et de celui de leurs parents
François-Nicolas Lebel, libraire, agé de vingt-cinq ans et
demi, fils des déffunts Pierre Lebel et Rose Hamot, d'une part,
et
Marie-Jeanne Françoise Savary agée de vingt et un an et demi,
fille de deffunt Guillaume Savary marchand libraire et de Jeanne
Prunelle d'autre part
tous deux de cette paroisse, en présence du côté de l'épouse
de Jean-Henry Foudrier, marchand libraire et Nicolas Denis Lebel
son frère,
et du côté de l'épouse de sa mère, de Jean Mathurin Bossage
(?) écrivan et autres qui ont signé avc nous.
LEBEL Jacques Auguste:
18/12/1781 - 1825
fils de François-Nicolas Lebel et Marie-Magdeleine De Forge de
La Moulinière
1745-
Acte de baptême:
L'an mil sept cent quatre ving un, le dix neuf décembre, Jacques
Auguste, né hier, fils légitime de François-Nicolas Lebel,
machand, libraire géographe de Madme et de Marie-Magdeleine de
Forges, a été baptisé par nous soussigné prêtre de la
mission faisant fonction curiale. Le parrain Jacques de Forges de
la Moulinière, oncle de l'enfant, la marraine Laurence-Catherine
Savary
Sur la difficulté du métier
"Les libraires ont des façons de traiter, de réaliser, qui
font de leur commerce le plus chanceux et le plus difficile à
débrouiller de tous les commerces parisiens. Monsieur Nicolas
vous parlera de ces difficultés, inhérentes à la nature des
livres."
Balzac, l'envers de l'histoire contemporaine.
OEUVRES DE BOSSUET
Evêque de Meaux
Revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus
correctes
Tome 1er.
A Versailles, de l'imprimerie de J.A. LEBEL, imprimeur du roi,
1815 tome 43 en 1819
Se trouvent (tome 1)
A Versailles
chez Lebel, éditeur, imprimeur du roi et de l'évêché, rue
Satory no 122
et à Paris chez
Le Normant, Pillet, Bruno-Lavve, Blaise, Le Clerc (51 rue des
Grands Augustins), Bossge et Masson, Renouart, Truettel et Vurts,
Foucault, Audot
tome 43: id. et Chez Potey, Gouvion, Delaunay,
à Bayeux chez Groult, à Bruxelles ches Le Charlier
Belle gravure portrait de Bossuet en tête.
Dédicace au roi en cursive:
Sire,
Au milieu de ce concert d'applaudissemens et de voeux que le
bonheur de votre présence inspire, la foible voix d'un homme
obscur oser-t-elle s'y mêler? ...
Longue préface
PREFACE
Le titre de cet ouvrage et le prospectus qui en a été
distribué, annoncent une collection complète des oeures de
Bossuet. Depuis la mort de ce grand homme, arrivé en 1704, on
essayé trois fois de recueilir et de donner au public toutes ses
diverses productions.
Ce sont ces motifs réunis, et les pressantes sollicitations de
tous ceux qu'intéresse la gloire littéraire de la France, qui
nous ont déterminé à entreprendre celle que nous donnons
aujourd'hui. Jaloux de son succès, nous n'avons négligé aucune
des précautions nécessaires pour l'assurer.
D'abord nous ne dirons qu'un mot de la partie matérielle et
mécanique, c'est à dire, de la netteté des caractères, ils
sont abolument neufs; du choix du papier, il est beau, solide, et
de cette nuance de blanc qui plaît à l'oeil et ne le fatigue
pas; de la correction, nous y apportons la plus grande
exactitude. Qu'on veuille bien remarquer enfin, qu enous ne nous
sommes pas proposé de donner une édition de leuxe; trop peu de
personnes auraient pu y atteindre; mais une édition qui eût
tout le mérite typographique, compatible avec la médiocrité de
son prix. Les preuves d'exactitude à nos engagements sont déjà
faites, pr l'édition des Vies des Saints de Godescart, et par
celle des Oeuvres du P. Bourdaloue, que le public a daigné
honorer de son suffrage. Encouragés par ces heureux essais, nous
avons redoublé de zéle pour mériter à cette de Bossuet un
accueil aussi flatteur, et nous osons espérer, que l'exécution
mécanique sera le moindre des avantages qu'on lui reconnaîtra.
... Notes sur le travail d'édition des textes à proprement
parler, et le choix des oeuvres...
Le portrait d'un grand auteur à la tête de ses Oeuvres,
intéresse et plaît infiniment, quand il est vrai, et que dans
sa physionomie on lit, par avance, tout ce qu'on admire dans ses
écrits: comme si le ciel eût pris plaisir à orner Bossulet de
tous ses dons, ce qui frappoit d'abord en lui, était la beauté
majestueuse de son visage. Rigaud l'a peint, et, au jugement de
ses contemporains, l'art a été le rival de la nature, le
peintre a égalé son modèle. Bossuet, enffet, vit encore dans
cet excellent tableau, où on ne se lasse pas d'admirer la
noblesse du front, le feu des regards, la sublime harmonie de
cette belle tête. Elle a déja été gravée deux fois, par
Drevet et par Edelinck; nous l'avons fait graver une troisième
par un habile artiste, et nous ne croyons pas nous hasarer en
assurant à nos Souscripteurs que cette dernièr gravure,
comparable aux deux premières par la délicatesse du burin, les
surpasse par la vérité de la ressemblance et la fidèle
imitation de l'original.
<.i>Notes. Anonymat du graveur dans la préface. Il signe la gravure:
Levroux, et Desenne del. et de l'éditeur du texte.
- rue Satory 122
- Un peu fou de se lancer dans de pareilles opérations en 1815
en 1826-32 cascade de faillites ans l'édition (selon le grand
ouvrage du Cercle de la Librairie)
Nouvelles étrennes spirituelles. De l'imprimerie de Lebel à
Versailles Couderc a94
LE FENELON gravure de Levroux d'après Desenne Publiées
d'après les manuscrits originaux et les éditions les plus
correctes, avec un grand nombre de pièces inédites.
Tome 1. A Versailles, de l'imprimerie de J.A. Lebel, imprimeur du
roi, 1820
Tome 22. même adresse, 1824
Texte des Hommes Remarquables de Seine-et-Oise: "Imprimeur
du roi, libraire-éditeur
C'est l'imprimeur de Versailles qui a le plus édité. Peu de
libraires, même de Paris, ont édité à cette époque de plus
vastes ouvrages. Il avait douze presses, ce qui était beaucoup
pour le temps.
Lebel fit paraître successivement:
- Godescart, vie des saints
- Bossuet et sa vie, 47 volumes
- Fénelon, 40 volumes in 8o
- Bourdaloue 16 volumes, 1812 (à bibl de Versailles, Fonds
Langlacé 683-698)
Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M.
de Voltaire, par l'abbé Guénée, 8e édition, in 8o, Versailles
1817. Il a réuni dans cette édition les qutre volumes in 12o de
l'abbé Guénée.
On doit encore à ses presses le Dictionnaire des cultes
religieux, en quatre volumes, et plusieurs autres ouvrages.
Lebel se retira à Paris en 1821, et il s'y suicida en 1825, à
l'age de de 44 ans. Il fut entraîné à cet acte par le mauvais
état de ses affaires. "
Il y aurait des choses dans un "fonds Fromageot"
Nota. - P. Berger acheté à Dives sur Mer, en avril 1995, les
tomes 3 et 4 de Alphonse Rodriguez (R.P. .... de la Compagnie de
Jésus), "Pratique dela perfectioni chrétienneet
religieuse", traduite de l'espagnol par M. l'abbé Régnier
des Marsi. Versailles, de l'imprimerie de J.A. Lebl, imprimeur du
roi, 1822.
- A la bibliothèque municipale de Toulouse, trouvé:
Histoire de Jean-Baptiste Bossuet, 4 volumes in octavo
par L.F. de Bausset. J.A. Lebel, 1814 On lit en note, dans
l'avertissement:
(je l'ai consulté, même présentation que le Bossuet)
Il n'existe encore aucune édition complète des oeuvres de
Bossuet. Mais le public ne tardra pas à jouir de celle que lui
prépare un ecclésiastique aussi recommmandable par ses
connaissances en tout genre que par son zèle pour la gloire de
Bossuet. On sait que la souscription de cette nouvelle édition
complète des oeuvres de Bossuet est ouverte chez Lebel,
imprimeur du Roi à Versailles.
LEBEL Jean
(de la famille?)
inhumé à St Louis en 1770. concierge de Mr le duc de ... en
présence d'un porteur d'eau
LEBEL Marguerite
1695-1775 Parente, peut-être. Mais pas ancêtre.
Acte d'inhumation à la paroisse Saint-Louis de Versailles:
"Lan mil sept cent soixante quinze Le quinze aoust. De
Margueritte Lebel, veuve de Mre Pierre De La Roche, écuyer
premier valet de garde-robe du Roy, décédée hier agée de
quatre vingt ans, a été inhumée par nous soussigné prête de
la mission faisant les fonctions curiales , en présence du Sr
Pierre De La Roche, son fils, écuyer premier valet de garde-robe
du Roy, de Mgr Philibert de Foucauld, marpquis de Foucauld,
capitaine de vaisseau, de Mre Guillaume Mazadé de St Bresson,
écuyer trésorier général ds états de Languedoc, ses deux
gendres, de Mre Armand (ou Aimard) Constant de Rochechouart
vicomte de Rochechouart son petit-fils, et autres qui ont signé
avec nous.
Signatures: divers plus ou moins lisibles, le duc de Villequier,
Bourgeois prêtre
Il s'agit probablement des Lebel de Vauréal (Val d'Oise). Il y a
eu quatre enfants, mais les deux garçons sont morts sans
enfants.
LEBEL Pierre
épous Rose Hanot père de François-Nicolas Lebel
Notre ancêtre Froullé est-il le marquis? Si oui, cela nous
rattacherait à une illustre et ancienne famille noble de
l'Anjou, remontant jusqu'à Saint-Louis. Mais alors pouquoi la
liste de guillotinés ne lui donne-t-ele aucun titre ni
"ci-devant"? Et un marquis faire profession de libraire
ou d'éditeur sans déroger?
Notes dans le Dictionnaire de la Noblesse
par François Aubert de la Chenaye des Bois
Berger-Levrault 1980. Fac simile de la 3eme édition, 1863-76 :
Froulay. Maison originaire du Maine, la terre de Froulay.
Chatellenie relevant du duché de Mayenne. Devise: Pro rege et
pro fide.
Rolland, vivant vers l'an 1140
Branche aînée (marquis). René Mars de Froulay. né le 9
octobre 1736, époule le 26 juin 1755 à Saint Roch Adrienne Cast
de Noailles (née en 1741). Descendance: ?. Cela semble d'une
noblesse trop élevée par rapport à la situation de notre
Froullé. Mais certains indices autour de la famille Lebel
peuvent plaider en sens inverse.
Branche cadette (comte). Charles, mort à 27 ans le 11 juillet
1747 des blessures reçus à la bataille de Saufeld.
Sans postérité de son mariage en 1745 avec Gabrielle de la
Motte-Haudancourt.
Il semble peu probable, mais cependant pas impossible, que le
Froullé libraire soit lié aus Froullé. Puisqu'on voit bien une
Marguerite Lebel belle-mère de marquis et grand-même de
vicompte...
DE FROULAY René Mans
in Dictionnare de la noblesse, par François Aubert de la Chenaye
des Bois
Berger-Levrault 1ç_à. Fac similé de la 3e édition vers
1863-76
1ere édition 1763, 177 Froulay. Maison originaire du Maine. La
terre de Froulay, chatellenie relevant du duché de Mayenne
devise Pro Rege et pro Fide
Rolland, vivant vers l'an 1140
Branche aînée (marquis). Renée Mans de F. 9/8/1736. 2pouse le
25 juin 1755 à Saint Roch Adrienne-Catherine de Noailles, née
en 1741. Descendance?
Branche cadette (comptes). Charles, mort à 27 ans, le 11/7/47,
des blessures venues à la bataille de Lawfeld, sans postérité
de son mariage en 1745 avec Galinette de la Motte-Haudancourt
FROULLE Antoinette Thérèse
dite Thérèse
née le vendredi 13/12/ 1787 (acte de naissance du 14)
Quai des Augustins, St André des Arts
de Jacques-François Froullé, libraire et
Marie-Marguerite Duru, son épouse
FROULLE Jacques-François
1734? - 1794
en 1787 (il a 53 ans), a une fille, Antoinette-Thésère
dates d'activité: 1771-1794
Cloitre St Merri, Quai des Augustins, au coin de la rue pavée,
no 39
Imprimeur-libraire - colporteur, reçu libraire en décembre 1881
après avoir suivi un apprentissage.
Condamné à mort pour avoir composé et imprimé un ouvrage où
se trouvait une relation "incivique" de la mort du roi.
Exécuté le 4/3/94, âgé alors de 60 ans. (ou 40 ans)
"La presse continuait d'avoir également ses victimes.
Comment imprimait-on encore, sous un pareil gouvernemnet,
lorsqu'on n'était pas le Père Duchesne? On n'imprimait plus,
mais on avait imprimé, et cela suffisait pour être traduit
devant le tribunal.
Le 13 ventose an 2 (3 mars), c'était deux imprimeurs-libraires,
Jacques-François Froullé et Thomas Levigneur. Ils étaient
accusés d'avoir publié une brochure contre-révolutionnaire sur
la mort de Louis-XVI, brochure contenant "des faussetés
atroces, dont le but était de chercher à perpétuer l'amour de
la royauté par les regrets sur le sort du tyran". Il
s'agissait de la liste comparative des appels nominaux dans le
procès du roi, à laquelle était jointe la Relation des
vingt-quatre heures d'angoisse. Levigneur reconnaissant les
brochures comme imprimées par Froullé et vendues par lui. Ils
avaient fait la liste d'après le Moniteur et ils y avaient joint
la Relation des vingt-quatre heures, qu'ils avaient vu vendue
dans Paris et qu'ils s'étaient cru le droit de reproduire.
Froullé, dans son interrogation devant le Comité de sûreté,
invoqua en vain la liberté de la presse. Le comité le renvoya,
avec Levigneur, au tribunal révolutionnaire, qui les condamna à
mort; et, comme pour répondre à l'invocation de Froullé, le
juge ajouta cette clause à la sentence: Ordonne que l'ouvrage ou
écrit ou imprimé sus-énoncé sera brûlé au pied de
l'échafaud par l'exécuteur des jugements criminels.
dite la Veuve Bouasse Lebel Le pilier de la famille
entre deux siècles. Une vie attristée, tout au long de son
cours, par les deuils, les mauvaises affaires et les brouilles
familiales. Cela évoque un caractère fort. Peut-être trop dur
aussi, avec les autres comme avec elle-même?
Elle naît le 10 février 1809, sous l'Empire. A Versailles sans
doute, bien qu'elle soit baptisée à Saint-Eustache. A douze
ans, les difficultés de son père fait déménager la famille à
Paris. Peut-être chez les Froullé. Certainement dans le
quartier latin, où vivaient à l'époque les imprimeurs.
A seize ans, son père se suicide, laissant la famille dans une
situation financièrement et moralemnt difficile.
En 1827, elle épouse François-Marie Bouasse, ouvrier imprimeur
de l'imprimerie familiale (celle des Froullé?). Sans doute le
prote. Selon le document Uchard, Bouasse est "correcteur de
l'imprimerie, très instruit, lauréat de toutes les
écoles".
Cela évoque un mariage de raison: jeune chef d'entreprise,
comment dirigerait-elle une imprimerie. Et, pour le prote, le
mariage avec la fille du patron, même en situation difficile,
est une ascension sociale.
Ils ont trois enfants: Henri-Marie (1828), Emile-Alfred (1832) et
Marguerite (date de naissance inconnue). Puis François-Marie la
quitte (dans quelles conditions?), et meurt peu après. Dettes de
jeu?
Selon le document Uchard, c'est en 1830 qu'elle fonde la maison
"Madame Bouasse, née Lebel, et Cie". au 26 rue de la
Harpe. "La mère et les deux fils ont vécu là pendant dix
ans avec cinq sous par jour pour payer les detts".
C'est certainement alors qu'a lieu la période héroïque: seule,
Eulalie élève ses deux garçons (la tradition oublie
Marguerite). Elle obtient du Collège Sainte Barbe qu'ils lui
fassent crédit sur la scolarité de ses deux fils. Elle nourrit
la famille en coloriant des images et, pour travailler plus
lontemps pa nuit, pose ses pieds nus sur le carrelage.
Peu à peu, les affaires marchent de mieux en mieux. C'est
l'époque de la lithographie, et d'un grand développement de la
piété, encouragée par les gouvernements et bien soutenue par
une Eglise catholique en plein renouveau.
En 1845, emménagement Rue du Petit Bourbon Saint Sulpice (le
coin occupé par un bistro, indique le document Uchard). rue
Garancière. Cela va de pair, ou tous cas simultanément, avec l'
"héritage" d ela collection Basset.
Scénario vraisemblable: les pères de Ste Barbe (le père
Labrouse), se trouve en mesure de régler la succession de cette
maison. Il combine l'achèvement de son oeuvre envers les Lebel
et le moyen de recouvrer la dette de la famille grâce à un
contrat qui confie la gestion du fonds Basset à Henri, qui a 17
ans et termine alors sans doute ses études. Emile est alors trop
jeune (13 ans) pour entrer dans cette combinaison.
La mère et le fils réussissent au mieux dans le développement
de cette affaire. Emile et Marguerite s'y associent par la suite,
sous leur direction certainement.
Marguerite décède sans doute vers 20 ans.
Henri se marie avec Marguerite Chataing, née le 23/9/1836,
institutrice. Ce qui pour l'époque évoquerait une
intellectuelle de milieu simple. Selon la tradition Bouasse-Lebel
rapportée au frère Albaric, ce mariage ne convenbait pas du
tout à Madame Bouasse-Lebel qui déshérite son fils. (cependant
cela ne s'arrange pas trop bien avec les lettre du père
Labrouste)
Emile fait un riche mariage avec Joséphine Vielle, de 9 ans plus
jeune que lui.
En 1864, c'est la grande brouille entree Henri et Emile.
Explication la plus vraisembable: poussé par sa femme, Emile
regimbe dans l'entreprise familiale gérée de main ferme, et
assez égoïste, par Henri. Ils en viennent à un procès, et en
tous cas séparent leurs affaires. D'une part
"Bouasse-Lebel, fils aîné. De l'autre
"Bouasse-Jeune".
Le document Uchard date la séparation de 1875 et précise:
"Bouasse aîné a définitivemnet acquis son immeuble et a
dépensé 100 000 F or pou rl'adapter).
Eulalie souffre beaucoup de tout cela. Elle trouve certainement
des joies à voir se multiplier ses petits enfants: quatre chez
Henri, quatre chez Emile. Elle verra aussi beaucoup de ses
arrière-petits enfants, notamment dans la famille Uchard.
Mais, brouillée avec son fils aîné qu'elle a déshérité,
elle ne trouve guère de consolation dans les affaires du cadet.
En effet, entraîné par son épouse, puis par sa fille aînée
Julia, cette branche se lance dans des affaires industrielles
ruineuses. Emile meurt jeune, et privé depuis longtemps de
contacts avec sa mère, comme en témoignent les lettres
pénibles qu'il lui écrit. Eulalie avance une somme importante
à sa belle-fille, mais cela ne suffit pas à rétablir les
affaires.
Elle meurt en 1898, laissant un testament surprenant.
P.M. Carlier dit :"Ma grand-mère veuve parlait de sa
grand-mère avec beaucoup d'admiratin
Tous les historiens de Paris ont répété, après Félibien,
que Sainte-Barbe doit sa fondation à un professeur de droit
canon, nommé Jean Hubert. Mais Quicherat, dans son Histoire de
Saint-Barbe, a établi que le collège fut fondé, en 1460, par
Geoffroy Lenormant, un des prêtres professeurs qui eurent le
plus de vogue du temps de Charles VII. Les élèves du nouveau
collège étaient appelés les Barbarains, Barbarini et quelques
encore Barbatistae, de là le nom de Barbistes qu'ils portent
encore aujourd'hui.
Le collège fut d'abord un établissement libre dont le directeur
était agréé par l'Université. En 1556, Robert Dugast,
propriétaire de Sainte-Barbe depuis 1512 et principal depuis
1553, donna au collège une existence indépendante. La Ligue
amena la clôture de la maison, en 1589. En 1691, Thomas Durieux
loua une partie des bâtiments affectés à la dotation de
Sainte-Barbe, rue des Chiens et rue de Reims, et y établit la
Communauté de Sainte-Barbe. Les bâtiments fureent alors
occupés simultanéme nt par le collège et par la comunauté. En
1764, le collège Sainte-Barbe fut transporté au collège
Louis-le-Grand, avec sa dotation.
L'an VII (1798), Victor de Lanneau, sous-directeur du Prytanée,
loua les bâtiments de Sainte-Barbe et reconstitua le collège
sous le nom de Collège des Sciences et des arts, ci-devant
Collège Sainte-Barbe, et bientôt après, Collège Sainte-Barbe.
Il dirigea le collège de 1798 à 1823. Son fils, Adolphe de
Lanneau, en 1823, puis Labrouste (Alexandre) en 1838, lui
succédèrent; ce fut ce dernier qui cra, à côté du collège,
l'Ecole préparatoire aux écoles du gouveernemnet, de même que
le petit collège Sainte-Barbe-des-Champs, à Fontenay-aux-Roses.
L'Etat possède aujourd'hui le terrain et les bâtiments du
collège de Paris, qui furent achetés à la socité barbiste
(1897); mais l'administration de Sainte-Barbe est toujours entre
le mains d'un conseil d'administration et d'un directeur nommé
par les barbistes.
Prospectus Sainte-Barbe
(Paris, Imprimerie F. Jourdan, 1894)
Le Collège Sainte-Barbe existe depuis 1460. Mais les deux
véritables fondateurs de la maison sont Victor de Lanneau,
directeur de 1978 à 1823 et Alexandre Labrouse, directeur de
1838 à 1866.
On connaît le sentiment de fraternité qui unit entre eux les
Barbistes et ne fait qu'une seule famille de tant d'hommes de
professions, de fortune ou d'opinitions différentes, une famille
qui chaque année s'augmente d'une génération nouvelle et
s'étend sans se désunir.
Une association fondée en 1820, sous le nom d'Association
amicale des anciens élèves de Sainte-Barbe, est le foyer où
s'entretient l'affection mutuelle. Elle compte aujourd'hui plus
de quatre mile membres. La caisse d'assistance de l'Association
amicale, dotée d'un capital de près d'un million et alimentée,
en outre, par des fondations et des cotisations volontaires, lui
permet de soulager de nombreuses infortunes et de faire élever
d'intéressants orphelins dans la maison même où furent
élevés leurs pères.
En créant Sainte-Barbe, les anciens Barbistes se sont proposé
de fonder un établissement de plein exercice qui, sans se
séparer de l'Université, eût son existence propre et sa
liberté d'action.
Un Conseil d'administratino, nommé par la Société, surveille
constamment la direction et la gestion de l'établissemnet. Un
Conseil de perfectionnement s'occupe, avec le Directeur, du soin
d'améliorer l'éducation et l'instructino. Le directeur est
nommé par le Conseil d'administratino. Le Directeur actuel est
M. Jules Favre, agrégé de l'Université, docteur ès lettres.
L'établissement qui, déjà, de 1840 à 1853, avait été
réédifié en partie, a été agrandi, complété de 1880 à
1884, et placé dans les meilleures conditions d'élégance et de
confort. L'installation des dortoirs, des salles d'étude, de
l'infirmerie, des salles de gymnastique et de bains, témoigne
que rien n'est négligé pour assurer le bien-être des élèves.
La rue de Sept-Voies (aujourd'hui reu Valette) débouche sur
la place du Panthéon, entre les bâtiments de la Bibliothèque
Sainte-Geneviève. Le côté gauche de cette rue, en descendant
vers la place Maubert, est occupé, jusqu'à la rue de Reims, par
la façade du collège Sainte-Barbe, la plus importante maison de
l'enseignemnet livre à Paris. Le bâtiment actuel, achevé la 4
décembre 1853, jour de la Sainte-Barbe, et la Bibliothèque
Sainte-Genevière, enclavée dans le terrain de Sainte-Barbe,
sont l'oeuvre architecturale de deux frères: Théodore et Henri
Labrouste, tous deux anciens barbistes, tous deux grands prix de
rome et frères de l'ancien directeur de Sainte-Barbe, successeur
de M. Delanneau. L'un d'eux est l'architecte de la Bibliothèque
nationale à Paris, notamment de la grande salle de lecture avec
couverture métallique.
(dans le Nouveau Larousse illustré, de cette époque, il y a
des biographies des deux architectes).
- Pourquoi cette dispute? De quel contrat parlent les
correspondances du père Labrouste (reproduites ci-après).
Ce contrat est probablement lié à l'acquisition du fonds
Basset, en 1845. Henri a alors 17 ans, et quitterait le collège,
prenant l'affaire en mains avec sa mère, avec engagement de
rembourser Sainte-Barbe. Alors qu'à ce moment Emile est trop
jeune et que Marguerite ne compte pas.
Henri et Emile sont tous deux mariés. Emile a fait un beau
mariage avec Joséphine Vielle, dont la famille est fortunée
(immeuble etc.).
Le contrat, et un procès... confirme les droits d'Henri. Mais
d'une manière injuste, en tous cas selon tous les documents dont
nous disposons (il faudrait savoir si les descendants de
Bouasse-Lebel ont des documents en sens inverse).
Emile fait un beau mariage, avec Joséphine Vielle, dont la
famille possède quelques beaux biens à Paris, notamment un
immeuble rue Saint Honoré, et plus anciennement le café La
Régence, près du Palais Royal. Il en a quatre enfants: Julia,
René, Julien et Marie.
La légende dit encore que Julia "ruina la famille" en
tentant de lancer une fabrique de perles artificielles. Sans
donner toutes les réponses, les documents disponibles font état
de dettes substantielles contractées par Joséphine Vielle (en
tout, sans doute quelque 500 000 F). Elles absorberont
intégralement sa part de l'immeuble familial, rue Saint Honoré,
vendu à la mort de sa mère.
Emile meurt en 1881, toujours en mauvais termes avec sa mère.
Les Vielle font édifier le caveau du Père Lachaise pour l'y
enterrer. Peut-être pour ne pas se faire enterrer à proximité
des Bouasse-Lebel, qui ont leur caveu à Montparnasse, l'autre
grand cimetière parisien de l'époque.
SAINTE BARBE
Place du Panthéon à Paris. SAINTE-BARGE
Aix, Savoie, le 15 juin 1864
Votre frère a été naturellement peu satisfait du résultat de
son procès; mais il est impossible qu'il veuille faire faire une
mauvaise affaire à son frère, qu'il songe à lui tendre un
piège. Nous devons avoir confiance en sa loyauté.
De votre côté, vous ne pouvez exiger qu'il abandonne des droits
qui résultent du contrat. Sans doute, vous ne devez traiter
d'une partie de sa maison que dans de vonnes conidératins, avec
chance de résussir mais l'association dans une affaire commune
ne paraissant pas possible, d'un auter côté Henri ne voulant
pas consentir à ce que son frère, initié dans ses affaires,
lui fasse immédiatment concurrence dans le même genre de
commerce, il semble que le parti le plus convenable, c'est de
partager la maison actuelle en deux établissements distincts,
où chacun des deux frères, aidé de la collaboration
intelligente et dévouée de sa femme, se trouve chef
indépendant, responsable, exploitant deux branches distinctes
d'affaires, ne se faisant pas concurrence, mais s'aiddant de
leurs clients communs, de leurs relations, de leurs conseils.
Je ne connais pas assez la questino ni les affaires de ce
commerce pour prendre sur moin de prononer; mais cet expérident
me praissait fort convenable, toujours en supposant les
conditions du traité raisonnablse et mêmes favorables.
J'apprndrais avec une vive satisfaction que, apr ce moyen ou un
autre, la paix est rentrée dans la famille.
Offrez, je vous prie, mes respectueux compliments à votre femme
et à madame votre mère et croyez-moi toujours Votre bien
affeectionné et tout dévoué
Ed Labrouste, S.B.
Place du Panthéon à Paris. SAINTE-BARBE
Paris, le 30 juillet 1864
Mon cher Emile
Vous êtes venu plusieurs fois pour avoir des mes nouvelles, et
je vous en remercie. A mon retour de eaux j'ai été repris de ma
vilaine bronchite, ma principale infirmité, condamné à garder
la chambre, le lit souvent, le silence toujours. Je vais mieux
depuis 2 ou 3 jurs; mais voilà les grands embarras d'une fin
d'année de collège qui viennent m'accabler. Quand j'en serai
débarasé, j'ira vous voir, vous, votre femme et votre mère.
Avant hier, votre frère est venu me faie ses adieux. J'étais,
avec plusieurs professurs, en jury d'examen. Je ne lui ai parlé
de vos malheureuses affaires que pour lui dire, ce que je vous
dirai quasi, que c'est un de mes plus vifs soucis, un véritable
cauchemar, et pour prêcher la modération, la patience et la
paix. Et je ne pupis pas fair mieux, malheureusement.
Quand j'ai parlé de pacification, Madame votre mère s'est
indignée. Elle vient de m'écrire 4 lettres, auxquelles, étant
malade, je n'ai pu répondre, pour me reprocher assez vivemnt
d'avoir conseiellé la division de la maison en deux
établissements qui seraient gérés, d'une manière
indépendante, mais sans hostilité, par chacun des deux frères,
aidés de deux jeunes femmes intelligentes et dévouées.
Je ne voyais en effet que cette issue à tant de difficultés.
Mais je n'ai point cherché à faire accepter mon opinion, à
l'imposer ; je n'ai pas m^me conseillé l'opération, que je ne
connais pas assez pour la juger. Qi les conditions sont
inacceptabtables, si, comme le dit madame votre mère, ce serait
pour vous une ruine certaine, il est certain que vous faites bien
de vous abstenir.
Madame votre mère écrit que votre frère a gagné 700 000
francs. Y comprend-elle le vieux fonds de planches hors d'usage?
A vendre tout cela, trouverait-il les 700 000 francs. Je ne
connais pas ses en affaires. Mais eût-il, en poche, les 700 000
F, comment le forcer à se retirer, s'il vuet continuer les
affaires? Tout cela s'est envenimé à mon bien vif regret; je
regrette surtout de ne pouvoir que conseiller le calme, la
modéation et la paix.
Je n'ai jamais songé fournir à votre frère de lettres de vous,
pour en faire des armes contre vous. J'ai pu remettre une ou deux
lettres de vous, pour lui faire mieux comprendre et votre
position et votre demande. Je regrette bien qu'on s'en soit servi
dans le procès, et quon se sont servi de mon nom. Le 12 ou le 15
aoeut, je serai quitte de tous mes embarras, et je tâcherai
d'ailler vous voir, vous et madame votre Mère, pour vous fournir
qulques explications sur le rôle que malgré moi on me fait
jouer ici.
En attendant , présentez mes respecfts à votre femme et à
votre mère, et croyez moi toujours votre affectionné et bien
dévoué
Ch Labrouste (?) S.B.
M... le 1er septembre 1864
Mon cher Emile,
Je lis dans la lettre vous venez d'adresser à votre tante que
votre frère qualifie la visite que je lui a faite de
"visite de menaces". Comme je ne vous en ai pas rendu
compte dans ce sens et que je n'ai pas l'habitude de metntir, je
suis bien aise de vous rapporter en quelques mots ce qui s'est
passé afin qu'à l'occasion vous puissiez lui donner, en mon
nom, le démenti le plus formel, comme je lui donerai moi-même
si nous nous retrouvions en face.
Ainsi que je vous l'ai dit, je trouvai de prime abord votre
grère très raide et pas du tout le frère aîné chargé
d'aider et de protégerr rson jeune fruère, mais au contraire
bien disposé à profiter de tous les avantages que lui donnaient
des conventions qui avaient peut-être leur raison d'être à
l'époque où elles avaient été faites mqis qu'en n'en avaient
plus maintenant.
Il m'entretint longuement et avec vivacité de faits assez
insignifiants, mais sur l'observation que je lui fis de modérer
ses expressions à l'endroit de sa mère et de son frère et que
je ne lui avais demandé une entrevue que dans des idées toutes
pacifiques, il deveint un peu plus calme et nous causâmes de
l'objet principal de ma visite, c'est à dire des moyens
possibles de vous mettre d'accord.
Je lui ai proposé, du moment qu'il ne voulait rien de commun
avec vus, de vous rendre votre liberté et il s'y refusa.
A props du projet de vous céder une partie de la maison de
commercie, il me parlu d'un prix qui me parut exorbitant, mais
que je n'avais aucune qualité pour discuter, seulement, lui
dis-je, dans le cas où vous vous mettriez d'accrd, vous
céderiez à votre frère le bbail qui vous a été consenti d'un
local qui se trouve près de chez vous. Oui me dit-il en fixant
le prix à sa valeur et sous la réserve d'une portion dont je
peux avoir besoin, car j'ai fait une bonne affaire je ne veux pas
en faire profiter mon frère.
Cette dernière exigence m'irrita un peu et c'est là peut-être
que votre frère pit prétexte pour qualifier ma visite de
"visite de menaces" car je lui dis que je craignais
bien que vous ne puissiez vous mettre d'accord et que la Justice
ait à s'occuper du conflit quie s'élevait entre vous. Que
c'était d'autant plus regrettable, surtout entre frères, que
dans l'attaque comme dans la défense, il y aurait des mémoires,
des plaidoieries, et dès lors des injures dont l'effet ne
s'effaçait jamais.
Toutefois je dois vous dire qu'après avoir continué la
conversation un instant il me dit qu'il soumettrait la situation
à Mr Labrouste et me parut... des dispositions bien meilleures
que celles qu'il m'avait témoigné jusqu'à ce moment.
Voilà mon cher Emile, la vérité vraie de ce qui s'est passé
entre votre frère et moi, et il faut qu'il soit bien à bout de
moyens pour qu'il en trouve un dans ma visite, qui n'a eu d'autre
but, dans la forme que dans le fond, que de vous concilier.
Il pense peut-être que j'ai été votre conseil dans la
direction de l'affaire et vous savez mieux que personne qu'il se
trompe. Si j'avais été appelé sérieusemnt à donner mon avis,
j'airais refusé de l'émettre, dans la croite qui'l soit trouvé
trop violetn et déapprouvé par toutes ls auters personnse quie
s'intéressent à votre cause.
Recevez, mon ami, mes embrassememnts d'amitié et faites en part
à Joséphine et à votre gentil bébé.
Bien à vous.
Villiet
BOUASSE Henri (père). dit Bouasse-Lebel, fils aîné
On peut le considérer comme le grand méchant de l'histoire.
Encore faut-il reconnaître sa grandeur, et relever les
circonstances qui l'ont durci.
<>BR> selon le cadre, transmis par p. Albaric: contracte un
mariage que désavoua totalement sa mère, qui renie son fils
aîné, et refonde une nouvelle maison avec le fils cadet
Le bâtiment de la maison Bouasse Lebel a été détrui- à mon
avis, refait complètemnet à l'interieur) dans les années
50/6O, le directeur de l'entreprise en gardait le souvenir.
archives parties aux décharges. A nsuite fondé l'association
Corda, Conservation des objets religieux domestiques
Héritage ou rachat du fonds Basset
La postérité peut lui reprocher au moins deux choses:
- d'avoir sensiblement contribué à dévoyer l'imagerie
religieuse à partir de 1850 jusqu'à 1940 environ, la mettant
sans nuances au service d'un mercantilisme sans états d'âme;
reproche d'autant plus grave qu'il héritait d'un fonds Basset
qui, lui, avait cherché une certaine profondeur religieuse;
l'oeuvre parle d'elle même, et les commentaires des auteurs
(Seita, Vircondelet)
- d'avoir tout fait pour ne rien partager avec son jeune frère,
et a fortiori, par la suite, pour aider son neveu Julien a sortir
d'une situation délicate; la lettre qu'il écrit à Julie,
quinze jours après la mort de sa mère ne se contente pas de
froideur; faire des reproches à la défunte pour quatre livres,
et réclamer un petit collet de fourrur bien ordinaire... la
mesquinerie le dispute à l'impiété filiale.
Lette de Henri Bouasse-Lebel à Julien Bouasse
Monsieur,
Je vous retourne la facture des Pompes funèbres sur laquelle ne
vois à faire utilement aucune obervation. Je vous remercie de
l'envoi des tomes 37.38.39 et 43 de la collection des oeuvres de
Bossuet (édition Lebel). Je constate qu'ils proviennent de ma
collection et la dépareillaient.
C'est donc à tort que je croyais n'avoir prêtre qu'un volume à
ma Mère; car il y a bien longtemps de cela. Dans tous les cas,
je crois qu'il eût été naturel qu'elle me les rendît.
Néammoins je n'entends insister en aucune façon si madame votre
Mère ne veut pas s'en dessasir. Si pourtant elle voulait y
consentir, je pourrais lui offrir, en échange, une journée du
Chrétien Lebel et une petite somme.
Vous m'avez demandé si je désirais quelque chose de la garde
robe de ma Mère.
Ma femme lui a donné, au jour de l'an dernier, un petit collet
en fourrur très ordinaire pour en remplacer un autre à peu
près semblable qu'on disait perdu. L'ancien étant retrouvé, ma
femme serait satisfaite que le neuf lui fût rendu. Mais c'est un
simple désir sur lequel je n'entends insister en aucune façon.
Salutations
Bouasse Lebel Ainé
Auteuil 15 février 1898
Je vous accuse réception de cinq pages de signatures du convoi.
D'une certaine manière, sans lui rien ne serait arrivé. Le
fonds Basset était sans doute une chance extraordinaire pour un
jeune homme doué pour les affaires. Ce n'était pas pour autant
une partie gagnée d'avance. (lettre du père Labrouste). Les
repreneurs d'entreprise qui réussissent passent pour avoir eu de
la chance. Ceux qui échouent poour des incapables... Ce qu'a
fait Henri Bouasse n'était sans doute pas àla portée de tout
le monde. (un doute: c'est peut être Eulalie qui a fait
l'essentiel)
C'est pour une part lui qui crée un marché dont rien avant lui
n'avait vraiment prouvé l'existence. Qui récupère l'ensemble
des actifs de "la rue Saint Jacques" pour en faire une
entreprise puissance, certaineemnt créatrice d'emplois, et
incontestablement exportatrice. Il fait travailler des artistes
de valeurs (le cercle Saint Jean). Il les pousse, certes, vers le
réalisme commercial, mais cela ne les empêchait pas de créer
par ailleurs.
S'il est décoré de Albert le Grand/// ce n'est pas pour rien.
Il est père de famille nombreuse, ce qui n'est pas si courant à
l'époque.
Il naît en 1828, d'une mère encore bien jeune (19 ans),
marquée par le suicide de son père trois ans seulement plus
tôt. Elle a épousé le prote de l'imprimerie... mariage de
raison qui n'exclut pas forcément une communiion des coeurs. Ils
vont avoir encore deux enfants, puis le père disparaît, maladie
ou autre cause, alors qu'Henri n'a encore que huit ans.
Pendant dix ans, ils vont vivre pauvrement. Certes, elle est
admirable, cette mère qui travaille jusqu'aux limites de ses
forces. Mais lui est-il encore resté beaucoup de temps pour
câliner son aîné?
Du point de vue d'un adulte, Henri a bien de la chance d'être
admis au collège Sainte-Barbe. Collège d'enfants chics,
d'excellente éducation, qui sauve son avenir compromis. En
pratique, ce milieu a du être dur pour cet enfant pauvre. Au
début des Illusions perdues, Balzac évoque ainsi les
difficultés d'un collégien sans ressources, au milieu de
camarables bien mieux nantis. Mieux habillés, aux loisirs
luxueux, etc. Pendant qu'il retourne au petit logement de la rue
de la Harpe et n'est certainement pas écrasé sous les jouets.
Le mariage arrive. Mariage d'amour, ou du moins d'élection, on
peut le penser. Mariage d'ailleurs assez tardif (vers 1862,
////////////, il a 34 ans), mais que sa mère, selon le cadre
Bousse-Lebel, ne supporte pas.
Et puis, le premier enfant ne vit que deux ans. Sans doute, à
l'époque, la mortalité infantile est bien plus fréquente
aujourd'hui. Ce petit Côme devait tout de même être bien
aimé, pour qu'après une inhumation provisoire, ses parents
fassent les frais d'une concession perpétuelle au nouveau
cimetière du Montparnasse.Tout semble aller sans heurts après.
Un des enfants au moins, est brillant. Mais d'un carctère
solitaire et fantasque. Les autres ne se marient pas. Deux
reprenent l'affaire, mais Henri sent peut-être assez vite
qu'Albert et Aline ne seront pas de grandioses successeurs. Quant
à son aînée, elle se marie, à son tour, hors du milieu
familial. Du moins elle apporte sérénité.
Pas de quoi trouver non plus de satisfaction, sinon négative,
dans les aventures où se lance sa belle-soeur et sa fille
aînée. Henri y voit peut-être la fin d'une concurrence qui a
dû toujours l'agacer. Mais enfin...
Notes dans : Catherine Rosenbaum-Dondaine Si Letaille
paraît un créateur d'images pieuses nettement
"engagé", militant, conduit à ce métier par ses
propres convictions, Bouasse-Lebel a fondé sa réussite sur
l'adaptation au goût du public.
Leader incontestable en boudieuserie saint-sulpicienne - comment
dire autrement - la maison héritière du fonds Basset en 1846
s'est fait une spécialité dans l'imagerie destinée aux enfnts
des catachismes: mais contrairemnet à Ch. Letaille,
Bouasse-Lebel mise moins sur le sérieux du contenu religieux que
sur l'adaptatino à sa clientèle enfantine. Il joue cartes sur
table, dans son catalogue publicitaire de 1867: "Nous
pensons que les imagse sont utiles surtout comme puissant moyen
de propagande et que, pour ne pas manquer le but, il faut
qu'elles agréent à ceux à qui on les offre." Et la maison
présente les images en suites comme "une précieuse
ressource pour ler parents qui veulent graver sans effort ni
fatigue le catéchisme dans la mémoire des enfants, et pour les
missionnaires qui ont besoin de parler aux yeux pour arriver
jusqu'à l'intelligence de leurs néophytes". Les
concurrents s'offusquent d'un succès obtenu au détriment du
respect dû à la religion: ainsi Schulgen et Schwan, qui se
consacrent à la diffusion en France des tableaux religieux des
Nazaréens de l'école de D¸sseldorf, dénoncent vigoureusemnt
les "puérilités de mode à cette heure". Voici ce
qu'ils opposent en 1856 aux maisons saint-sulpiciennes dont
Bouasse-Lebel est chef de file (L'art chrétien et l'école
Allemande, par Bathild Bouniol, Paris, Schulgen, 1856, p. 65).
"Il n est pour l'imagerie religieuse comme pour la peinture,
c'est un commerce fort avantageux assurément à qui l'exerceeze,
mais qui ne turne pas toujours au profit de la Religion et de
l'Art. Pour ls grandes images le plus souvent ce sont de
détestables gravures, absurdes copies ou ridicules originaux,
qui nous montrent, à la grande jubilation des sceptiques, les
personnages les plus vénérables, aec des tes types mignards,
des formes et des accoutrements tout à fait invraisemblables,
inouïs, grotesques. Maintes fois dans les églises de province,
de Paris même, nous avons rencontré de ces chemins de crois,
devant lesquels comme chrétien et comme artiste, nous passions
humiliés et indignés, presque tentés de décrocher le tableau
pour le tourner contre le mur. Et c'est pis pour la petite
imagerie. Qui n'a pas vu, aux vitres des boutiques, de ces images
multicolores, enjolivées par toutes sortes de dentelles,
guillochis et autres menues fanfreluches, au milieu desquelles,
entre ces ornements parasites, s'encadre une figurine sans
carractère et sans expressino qui est censé repérsenter ou la
Vierge Sainte, ou l'Enfant Jésus, ou quelqu'un de nos illustres
patrons! La légence au bas nous l'assure. que dire de toutes les
autres puérilités de mode à cette heure...
On jugera sur pièces, dans l'exposition, où grande place a
été laissée, pour la période second Enpire, aux images
Bouasse-Lebel.
Sous la Troisième République, la maison Bouasse-Lebel continue
à prospérer, s'adaptan tà un marché que le bouleversement
politico-religieux qui suit l'effondremnet de l'Empire affecte en
profondeur. La mise en place progressive de l'école publique
laïque obligaoire retire pour de bon à l'Eglise son leadership
en matière d'éducation des enfants. La "Religion"
c'est "l'autre monde" dans la société
"profane" qui prend en charge désormais toute la vie,
de la naissance à la mort ; la maiso Bouasse-Lebel diminue en
proportion le nombre de "sujets" pour catéchisme, mais
diversifie dans le même temps à l'extrême l'éventail des
présentations d'un même thème. Ce n'est plus l'usage
spécifiquement religieux qui commande la production, mais
l'usage social: destinée aux enfants, l'imag n'est plus
l'aide-mémoire de la leçon, mais simple bon-point; l'échange
ou le don d'images pieuses est le signe d'appartenance à la
même grande famille des "bien-pensants" en butte à
l'hostilité du monde. Bouasse-Lebel mise d'abord sur
l'adaptation au goût et à la bourse de la clientèle pour qui
l'image devient objet-souvenir, moins encombrant qu'une statuette
- mais encadrée sur la table de nuit ou montée dans un
cartonnage approprié, elle en est un succdané- , moins chère
qu'une médaille - que l'image imite d'ailleurs volonties en
offrant une tête de Vierge, d Christ ou d'angelot, en médaillon
doré ou en relief, souligné alors d'une pieuse sentence
attribuée au hasard à un saint ou un Monseigneur.
Une certaine retenue austère est de mise pour les images
mortuaires, mais les images de communion sont d'une extrême
diversité, du chromo le plus criard à la douceur la plus suave,
de l'image la plus richemnet ornée, la plus "futile",
dont la recherche dans le décor et la raretét du matériau font
toute la valuer, à la plus noble" dans la simplicité d'une
reproduction sépia: ainsi les images qu'édite, à partir de
1899, la maison Bouasse-Lebel pour la Société Saint-Jean,
groupe d'artistes "engagés" dans le plus remarquable
sera le peintre Etienne Azambre, désireux de revenir à un
authentique "art chrétien" vraiment
"édifiant". Pour l'éditeur, il est clair que ce
retour au "pur religieux" est un argument de vente
supplémentaire auprès d'une clientèle culturemment évoluée.
Le client et roi: bien loin de se laisser inspirer par leur foi
chrétienne, les artistes, por voir leurs projets retenus par
l'édteur, sont incités à traiter "les sujets les plus
fréquemment demandés" ( cf. Bulletin de la Société
Saint-Jean, dec. 1905). Par exemple, pour les "souvenirs de
première communion": La Cène, Le Christ et Saint Jean -
Les disciples d'Emmaus - Le anges adorant le Saint Sacremnt - La
communion dans les catacombes. Et on spécifique :" Eviter
les premiers communiants en costume moderne!".
Si la communion solennelle d'alors peut appaaître d'abord comme
une fête socilae, où on respecte un rite et des convenances,
d'autres rassemblements religieux donnent lieu à l'
Noter dans les "Souvenirs d'enfance et de jeunesse"
d'Ernest Renan, à propos du petit sémainaire de Mgr Dupanloup: "Mes
vieux prêtres (à Tréguier, où il est né), dans leur lourde
chape romane, m'apparaissaient comme des mages ayant les paroles
d'éternité; maintenant, ce qu'on me présentait, c'était une
religion d'indienne et de calicot, une piét musquée,
enrubannée, une dévotion de petites bougies et de petits pots
de fleurs, une théologie de demoiselles, sns solidité, d'un
style indéfinissable, composite comme le frontispice polychrome
d'un livre d'Heures de chez Lebel" (il écrit cela vers
1880, se référant à des souvenirs de 1838).
BR>
Paris, Sainte-Barbe, le 15 septembre 1897
Mon cher Emile,
J'avais prié votre mère d'employer, si cela était possible, le
fils d'un de nos bons et très pauvre voisins, le jeune Legrain,
que nous connaissions sous de bonsd rapports. Voilà 2 ans (?) et
demi qu'il est dans votre maison, où il était devenu ouvrier
imprimeur lithographe. Mais, ces jours-ci, il a ce cessé de
faire partie de votre personnel, et nous le regrettons, le vieux
père Legrain n'ayant que sous fils pour soutien.
Vous comprenez vien que je n'entends pas vous faire aucune
violence, ni plaider la cause d'un ouvrier dont la conduite et le
travail ne vous satisferaient pas.
Je n'entends pas gêner votre autorité indépendante, mais si la
chose est sans inconvénient, voyez s'il y aurait moyen, de
remplacer ce jeune Legrain ou de lui procurer ailleurs quelque
travail analogue.
Votre affectionné et bien dévoué.
Labrouste ... SB
Les Berger n'ont pas fait le poids. Les Touchard n'ont pas fait
de sentiment. Les Carlier ont arbitré. Mais un rôle majeur a
été tenu par Mme veuve Julien Bouasse et la famille Verschave,
aidés par Maître Tesmard. Ils seraient allés jusqu'à la
falsification du testament.
En 1938, Julien décède. Jacques, légataire universel, se croit
assuré de conserver la direction de l'affaire. Pour avoir la
majorité au conseil, il compte sur une part spécialement mise
de côté à cette intention par son oncle.
Tout ce montage s'avère illusuoire. Les statuts et le
répartition des parts ne permettent pas cette transition.
Jacques doit aussi préserver la position dans la société de
son beau-père Edouard Gandilhon. Les Touchard entendre
récupérer l'affaire et l'entente s'avère aussi impossible que
celle d'Henri et Emile 74 ans plus tôt. Jacques renonce à son
rôle de légataire universel et démissionne.
Il se lance de son côté dans l'édition, après une série
d'épisodes difficiles. Marcelle prend la gérance de Bouasse
Jeune. Et tout le monde s'enfonce dans les années noires de
l'occupation.
Rêvons un peu au puissant gorupe audiovisuel que pourrait être
aujourd'hui la maison Bouasse si le réalisme commercial de
Macelle Touchard avait pu se combiner avec la technicité
créative de Jacques Berger. Séparés, ils ont réussi à faire
survivre d'une part la boutique de la place Saint Sulpice, de
l'autre à lancer des collections d'images originales. Mais leur
oeuvre n'a survécu ni à l'un ni à l'autre, malgré leurs
efforts.
L'entrée de Jacques Berger chez Bouasse Jeune
(Extraits d'une lettre envoyée à la Nationale Vie au moment
de la liquidation de retraite, vers 1860)
... nous tenons à vous préciser que M. Berger est entré dans
la Maison en décembre 1921, qu'il a subi une formation
accélérée, ce qui lui a permis d'assurer au pied levé la
tournée de l'Ouest au décès subit du représentant de cette
région, M. Liermain. (La carte professionnelle de VRP lui a
été délivrée à cette occasion le 11 octobre 1922, sous le no
5671, par la Préfecture de police).
Après son retour du service militaire, en novembre 1924, M.
Berger s'est consacré à l'étude de la clientèle étrangère
afin d'accompagne notre voyageur en titre en Amérique du Nord,
M. Herbout, pour représenter le chef de Maison aux Etats-Unis et
au Canada.
Après un séjour de trois mois outre-Atlantique, M. Berger a
pris des fonctions qui peuvent être assimilées à celles de
fondé de pouvoir (avril 1925).
La situation en 1938. Auraient-ils pu s'entendre ?
Sur le papier, une stratégie acceptable par tous, avec un niveau
d'investissement raisonnable et une répartition plus
équilibrée des rôles et des revenus semble possible.
Psychologiquement, Marcelle et Jacques étaietn trop éloignés
l'un de l'autre.
Jacques, s'il avait toujours joui d'un niveau de vie confortable,
avait accumulé les malheurs, ce qui ne le mettait dans une
position relativement faible, même au plan de la santé.
Orphelin à 2 ans, marié trop jeune à une femme trop jeune, il
a perdu successivement quatre enfants en bas âge, après son
aîné Marcel et avant le second survivant Jean-Marie. Les biens
patrimoniaux ont fondu au fil des ans: une maison à
Fontainebleau vendue dès la mort de son père, une moitié de
maison à Valenciennes reçue en dot, mais qui disparaît dans la
faillite d'un oncle... La naissance d'un troisième fils en
juillet 38 ne facilitait pas la vie d'un ménage déjà bien
épruvé.
Il aurait voulu continuer les investissements, remonter les
collections. Donc demander des efforts à la famille. Sa position
eût été plus défendable si ses précédentes initiatives
avaient mieux prouvé leur rentabilité. En outre on lui
reprochait de mener un train excessif: voiture, voyages à
l'étranger (notamment en Allemagne, l'été 38). Enfin, il avait
la contrainte d'assurer à sa mère ses seuls revenus, par le
truchement de son beau-père Gandilhon. Et puis, comment obtenir
des investissements à une époque aussi troublée?
Les autres membres de la famille voulaient tirer de l'entreprise
des revenus plus importants à court terme. Et Marcelle, poussée
par son mari, désirait el rôle et les revenus de la gérance.
En outre, elle n'était sans doute pas mécontente d'apporter la
revanche de son père René qui, dit-on, jalousait un peu les
succès de Julien et avait dû souffrir de sa situation
matrimoniale moins régulière dans une famille bien pensante.
Bref, on voit mal comment l'entente aurait été possible. Julien
seul aurait pu (et encore...) construire de son vivant un
arrangement viable. Mais il était déjà âgé, et sans doute
éprouvé par une vie entière consacrée à cette maison dans
des conditions toujours difficiles.
>pour le projet avec Dédé Gagnebé
Considérations générales Le marché de l'image
religieuse en France à l'heure actuelle est occupé par trois
genres de maisons:
1 = Le groupe ancien des trois affaire St Sulpice:
Bouasse-Lebel, Bouasse-Jeune et Boumard. La première est depuis
longtmpes l'instrument de financiers douteux et a perdu les 3/4
de sa réputation. La seconde va se trouver au départ de fin
janvier avec une collection considérablement appauvrie et sans
direction. La troisième, par la carence des deux premières a
pris une bonne place, mais s'égare vers un style moderne
outrancier que renie le public religieux, et c'est d'autre part
une affaire de petite envergure à faibles moyens.
Ces trois affaires sont, toutes les trois, minées par des frais
généraux écrasants dont elles ne peuvent se débarasser et qui
les paralysent parce qu'ils ne sont plus en proportio avec leur
chiffre d'affaire. Celui-ci a baissé considérablement en volume
en raison de la concurrence italienne et de la perte totale du
marché de l'exportation. Elles ont des procédés de fabrication
anciens, des méthodes de vente surannées, pratiquent des prix
impossiblese en arison de leurs frais; elles ne peuvent pas
reprendre la partie du marché d'exportation qui reste encore
ouverte à l'imagerie française.
2 = La concurrence des Abbayes belges et des maisons
italiennes. Les images des Abbayes semblent avoir fait leur
temps; elles ont surtout réussi dans une clientèle limitée,
celle de l'élite et du clergé.
Les italiens par contre sont redoutables. Ils ont des moyens
puissants surproduisent, vendent la même image, sans texte, dans
tous lse pays et à des prix invaisemblables. Mais leur image est
une image industrielle, sans caractère mais commerciale. Ils ont
saturé le marché. Aussi tous les représentants, aussi bien de
France que de l'étranger, réclament-ils a cor et à cri une
image nouvelle qui ait un peu plus de fantaisie et un peu plus de
caractère religieux.
3 = Une ou deux petites affaires françaises qui font de
l'image commune de mauvaise qualité qu'elles vendent strictement
dans les grands magasins et les uniprix, clientèle dont
l'équilibre financer est douteux à l'heure actuelle.
En face d'une telle situation, il y a place pour une affaire
neuve qui saurait produire l'image que l'on demande et à des
prix raisonnables, image bénéficiant de la technique moderne,
de procédés de vente neufs, du renouveau dans le monde
religieux où tout une activité nouvelle a pris naissance:
églises modernes, mouvements de jeunesse, éducation moderne
dans les séminaires, etc.
Depuis plusieurs années, j'avais préparé l'exécution de ce
plan chez Bouasse-Jeune. C'est pourquoi je n'avais pas renouvelé
le vieux stock, taché de liquider les vieilles séries,
abandonné les vieux procédés, tandis que je construisais les
éléments d'une production entièrement neuve.
Mais qui connaissait ce plan et la tactique suivie, aprmi les
actionnaires de Bouasse-Jeune? Personne. Mon Oncle, qui avait 71
ons, ne voyait que les choses de loin; et il y a déjà un an
qu'il est mort; puis il n'entretenait pas ses associés d'autre
chose que des questions financières. Monsieur Gandilhon ne
venait plus qu'une fois par mois pour surveiller la
comptabilité. Les autres associés n'ont jamais voulu écouter
ce que je voulais leur dire, persuadés apr je ne sais quelle
malignité, que je n'avais d'autre intention que de les tromper.
Si bien qu'ils m'ont fait partir au moment où le vieilles
séries disparaissent et où les nouvelles ne sont pas sorties de
mon cerveau ou commencent à prendre corps chez les artistes, qui
me sont attachés à moi personnellement puisqu'il s'agit d'une
collaboration très spéciale, et dont le nom de plusieurs est
même ignoré chez Bouasse.
Le plan que je m'étais tracé et dont l'exécution est
commencée, ne demande qu'à prendre jour. Mais sa réalisation
est commandée par des obligations commerciales.
Les voyageurs partent fin janvier pour la saison des communions,
la plus importante. Si nous n'étions pas prêts à fin janvier,
mes images de communion acituellement sur changier ne seraient
plus à l'ordre du jour l'année prochaine. L'occasion qui se
présente aurait disparu. Les éditeurs du quartier connaissent
déjà mon départ. Ils ne manqueraient pas d'en faire leur
profit, tandis qu'aucun d'eux ne peut s'imaginer qu'une affaire
nouvelle peut démarrer dès janvier.
Voici quelques conditions pratiques:
Forme et constitution de la société Puisque vous le
voulez vien, mon beau-père se tient à votre disposition. Son
avis peut nous être utilie puisqu'il connaît parfaitemnet les
conditions dans lesquelles ma démission a été donnée.
Restera à trouver une raison sociale qui convienne. Nous aurons
l'avantage de n'avoir pas un nom compromis comme celui de
Bouasse, ce qui m'a beaucoup gêné dans la clientèle moderne et
pur les barnches qui peuvent déborder le domaine religieux.
Il me semble qu ele capital de départ devrait tourner aux
alentours de 150 000 F, dont 50 000 seulemnet sont nécessaires
tout de suite pour la constitution de la collectio et les frais
de départ.
Si l'étranger, à l'appui de commandes, nous demandait des
éditions particulières, si certains auteurs connus du monde
religieux et notamment dans l'enseignement libre nous confiaient
leurs ouvrags, il faudrait envisager alors un capital plus
élevé. Mai là encore, en raison des créditis que je puis
obtenir, il n'y aurait pas besoin de verser sur le champ le
capital souscrit. Le capital de l'affaire ayant atteint son
développement normal atteindrait, je crois, 300 000. Mais cela
ne devrait se fair qu'en grimpant les échelons avec la prudence
voulue.
La collection
Il s'agirait pour le départ de fin janvier de constituer
uniquement une collection d'images, composée du minimum de
séries voulues pour permettre aux reprsentatns de se présenter
chez clients avec succès. Un total de 125 modèles, présentés
en 10 séries, représente ce minimum. L'annexe I résume les
frais de modèles, de clichés, de papier, d'impression, de
façonnage, de ces différentes séries avec les dates
d'échéance pour chacune de ces catégories.
Vente
La masse de la clientèle est composée de tous les libraires de
France qui tiennent l'article religieux. On établirait un tarif
à prix nets avec prix dégressifs par quantités, méthode
italienne. Ce système a l'avantage, sur le système périmé des
13/12 et 7/600, de faire voir par un chiffre l'avantage de
l'achat par quantité, et de simplifier le travail de facturation
apr la simple lecture de barêmes préparés.
Ces clients paient à 60 jurs fin de mois. Ce sont des clients
réguliers et, sauf exceptions faciles à surveiller, exacts dans
leurs paiemnts. On peut aussi bien leur demander de régler les
relevés par chèqu epostal, ce qui évite les frais de
recouvrement, que titer sur eeux, ce qui permet d'escompter son
papier selon les besoins.
L'équipe des rprésentants France devait être remaniée chez
Bouasse, pour la prochaine touréne. Je vais entrer en contact
plus serré avec ceux que j'ai déjà pressentis de façon à
m'assurer les meilleurs concours. Ils touchaient généralemnet
un puorcntae de 15% sur le ordres qu'ils transmettaient,
exclusivemnt. Je crois qu'il serait de meilleure politique de
leur offrir un pourcentage moindre, 10%, mais portant sur tous
les ordres reçus des clients d eleur région et visités apr
eux. C'est le meilleur moyen de les encourager à faire une
propagande effective auprès des clients, même pour des articles
qui paraissant en cours de daison, seront vendus directemnt
après leur passage et sur spécimen. On perdait souvent chez
Bouasse le bénéfice de six mois de vente en réservant ainsi
certains articles jusqu'au départ suivant de la tournée.
Pour l'étranger, les marchés les plus importants sont les deux
Amériques. Je vais continuer les démarches qui m'ont déjà
assuré les meilleurs concours. Ls conditions sont de 15% sur le
direct et l'indirect. On peut vendre en dollars. Je vous dirai ce
qu'il en est dans la partie pour la consignation de la somme en
banque dès réception. Je crois que c'est un système applicable
en Amérique Sud, mais qui n'a jamais été pratiqué dans la
branche en Amérique nord.
Pour la Belgique, la Suisse, l'Angleterre, on peut traiter par
correspondance, par l'intermédiaire des grossistes connus.
Il y a ensuite à atteindre toute une clientèle particulière
qui a perdu l'habitude de s'adresser aux libraires. Les
séminairstes qui achètent par la procure de leur séminaire.
Les couvents des grands ordres qui exigent des conditions de
gros. Il faut toucher directemnet les personnes qui s'occupent
des catéchismes, de l'enseignemnet, et les différents
organismes religieux qui peuvent avoir des tirages importants à
faire exécuter. C'est affaire de publicité et de démarches
personnelles; cela prend corps avec le temps. Mais certains
représentants peuvent nous y aider dans certaines villes.
Question de doigté. Ces clients particuliers paient bien et
vite.
Exploitation
Un bureau aussi simple que possible étant installé, dans le
quartier de la gare Montparnasse, ce qui facilite le trajet de
Dédé et le mien, et nous met à proximitré de St Sulpice où
se trouvent les façoniers dont nous aurons besoin, tout en nous
laissant assez voisins du quartier de l'édition et de la région
des imprimeurs qui nous seront utiles (Vaugirard et le 14e), nous
accorderons les dépenses de personnel au rythme des commandes,
les débuts pouvant être assurés par nos seuls moyens.
Décembre et janvier seront les deux mois de préparation
intense, au bout desquels nous présenterons une collection. En
février, les représentants commenceront la vente pendant que
nous procéderons à l'impression, à l'organisation de nos
stocks, à la préparation de la comptabilité clients, à la
mise au point de l'expédition et du service commercial. En mars,
nous expédions et nous commençons à entrer dans un rythme
normal où nous accordons la production à la vente. Les
commandes de communion durent jusqu'à fin mai. Nous devons avoir
des rentrées d'argent à partir de fin mai, jusqu'à fin
juillet.
Cela pemet de récupérer assez de fonds pour assurer la
préparation des modèles de fin d'année. Il y a une seconde
saison de vente d'octobre à décmbre pour ces articles, moins
forte que la première, mais où il y a beaucoup d'extensions à
apporer au marché.
Si l'affaire s'accroche bien, nous aurons besoin d'une dactylo
facturière et comptable pour les écritures élémentaires. Dès
que nous dépasseronts un certain volume, nous ferons centraliser
notre comptabilité par un comptable du dehors dont c'est la
spécialité.
Si nos ventes se développemnt, ils nous faudra une
manutentionnaier. Mais ces dépenses de personnel ne viendront
qu'à l'appui de commande en portefeuille.
Nous n'avons à compter pour le tout début que les frais du
bureau, les appointements de Dédé et les miens. L'annxe II est
état des F.G. approximatifs. En ce qui concerne notre
rémunéation, il faut envisager que je vais fournir un travail
intense ces moies-ci, pendant les six mois de la mise en route,
tout en mettant Dédé au courant de tous les rouages. Tansdis
qu'un peu plus tard ma tâche pourrait être facilitée et
allégée (en prenant par exemple une secrétaire qualifiée
comem celle de Bouasse si celle-ci venait à être remerciée),
tandis que D2dé, bien au courant, pourrait assurer un service
plus étendu en travaillant, sous ma direction toujours, à la
fabrication.
J'avais chez Bouasse 3 500 par mois plus un pourcentage qui
pouvait faire 10 000 par an, au mieux. Je pense que si j'avais
actuellemnte 3 500 par mois ce serait très bien, en y ajoutant
500 de frais de déplacemnet. Je serais plus à l'aise avec une
indemnité de déplacemnet fixe, car comment répartir les frais
quand je vais surveiller les tirages, porter tel paquet, tout en
rentrant chez moi. au début j'aurai tellemnet de travail que je
serai tenu de cuorir partout, de déjeuner avec elui-ci,
celui-là, d'inviter tel représentant chez moi, etc. Toutes ces
dépenses indispensables ne sont pas facils à partager et le
système du forfait rendrait cela pratique.
Ces 4 000 mensuels que vous pourriez m'allouer pendant les
premiers six mois où je consacrerai toute mon activité à
l'affaire pouraient être remplacés par un fixe moindre et un
pourcentage sur les affaire le jour où Dédé ayant pris de
l'expérience, l'affaire s'étant attaché un petit personnel, je
pourrais tout en dirigeant effectivemnte et quotidiennemnet
l'affaire, l'alléger cepndant en travaillant pour des éditions
profanes dans un domaine tout différent.
Il me semble que Dédé pourrait toucher des appointemetns de 1
500 à 2 000. Il serait assez psychologique de commencer par 1500
pour que le fruit de son travail et de son applicaion se traduite
par une aumentation progressive dans les mois prochains.
Tout ce que je vous expose et les chifres suivant à l'appui sont
un peu théoriques. Je me base sur les observations du marché
que je suis depuis longtemps. Je crois qu'avec de la
persévérance et un peu de chance nous pouvons nous trouver en
équilibre relativemnet vite. Le succès serait de faire rentrer
assez d'argent pour pouvoir en employer une partie à l'extension
de la collection et des éditions.
/variante
J'avais chez Bouasse 3 500 F par mois, 15% sur les bénéfices t
la jouissance d'une voiture (qui me permettait, étant seul, de
m'occuper la fois de la direcdtion intérieure et de l'édition).
Je serais heurus d'avoir 3 500 F plus une indemnité de 500 F pur
frais de déplacemnets. Qu'en pensez-vous?
Quant à Dédé, trouvez-vous suffisant qu'il ait 1500 F pur
commencer, de façn qu'il puisse être augmenté rapidemnt
lorsqu'il sera plus au courant ?
Les chiffres théoriques (Annexe III) (nota: je n'ai pas cette
annexe, hélas) que je vous ai indiqués pour l'exploitation sont
basés sur des observation que je fais depuis longtemps sur le
marché et sur la comptabilité Bouasse.
BERGER Jacques Joseph Désiré naît le 11 avril 1903, à
quatre heures du matin. 26 rue de Varenne (domicile de ses
parents)
Témoins: Alexandre Maistrasse (associé de son père) et Julien
Bouasse
Un beau bébé, mais avec un fort strabisme.
A deux ans, il perd son père d'une appendicite.
Sa mère se remarie. Avec un officier d'administation qu'elle
n'aime pas trop.
Ils partent à Rennes, en reviennent.
Il est élevé en partie par sa bonne Armande
26/6/1920 Baccalauréat 1ere partie, Sciences-langes vivantes
1920-21 Membre actif de la Réunion d'Eylau
A 18 ans, embauché par son oncle Julien dans l'entreprise
d'édition Bouasse Jeune
A 21 ans, se marie
Marcel
Faillite de l'oncle Charles et perte de la dot de Paule
La suite des décès
Jean-Marie
1935. Fondé de pouvoirs, chez Bouasse
Vers 36, montent à Clamart (En 36, encore électeurs à Paris
VIe
Pierre
1938, la démission
1941-42 Suit les cours de l'Ecole supérieure d'organisation
professionnelle. Section Contrôle-comptable 42. Membre de la
société de statistiqued e Paris, autorisé à travailler à la
Bibliothèque de la salle de travail Economie et statistique.
Faculté de droit
1943. Laisser Passer pour Limoges, Toulouse, Marseille, Lyon
1946, JoÎl
vers 1962 achète Castera
1985 décès à Paris. Obsèques à Saint Léon. Inhmation à
Clamart
GANDILHON Edouard
Epoux de Marie Bouasse en secondes noces
fils d'un négociant en vins, et d'une mère morte âge
Gandilhon-Gensd'Arme
Officier d'administration
en 1905 à Rennes pour s'occuper de l'affaire Dreyfus
Officier de la légion d'honneur.
TESMARD
TOUCHARD Georges
dit Oncle Géo
excellent gestionnaire de son portefeuille
en 1940, maison, réfugié à Pons (Aunis)
juste aout 40, à Paule Tante Marcelle
est-ce lui qui est allé un an aux USA ?
chondro-calcinose et arthrose
TOUCHARD Jacqueline
soeur de René Touchard
a des filles
TOUCHARD Marcelle
fille de René Bouasse. Epouse Georges Touchard.dite Tatate Sa
petite fille De Batz, s'occupait de l'édition
Ils ont eu deux filles, dont une s'est occupé de la maison
Bouasse avec sa mère, puis s'est associée avec Dillard, gendre
d'Andrée Carlier.
VERSCHAVE
épouse de Julien bouasse
Depuis la fin des années 1980, Jean-Marie Berger, fils de
Jacques, et son épouse Monique, ont repris le flambeau de
l'édition religieuse. Spécialisés dans la formation des
petits-enfants, ils publient une revue et ont déja une
demi-douzaine de titres à leur catalogue. Grâce à eux, cette
longue histoire se poursuivra peut-être loin dans le XXIeme
siècle.
Bibliothèque de la ville de Versailles, 5 rue de
l'indépendance américaine
mardi et jeudi, 14-19h
mercredi et samedi, 10-13h 14-18h
vendredi 14-18h
Archives départementales, 1 avenue de Paris 39 02 78 78
ALBARIC (Frère A., OP): Le commerce des objets religieux dans le
quartier Saint-Sulpice. In Catalogue de l'Exposition "Saint
Sulpice", 1997. Bibliothèque du Saulchoir
43 bis rue de la Glacière 44 08 71 90. Autre no 45 87 05 33 fax
43 31 07 56
en 1996, expositiou pour le 350e anniveraise de la pose de la
première pierre de Saint-Sulpice
BERGER Monique. Ma première communion. Association Transmettre,
1994.
CAMPARDON Emile: Le tribunal révolutionnaire de Paris. Ouvrage
composé d'après les documents originaux conservés aux archives
de l'empire, suivi de la liste complète des personnes qui ont
comparu devant le tribunal. Deux tomes, Plon, 1866.
CHENAYE (De la) :Dictionnaire de la noblesse De La Chenaye 1845
DELALAIN Paul: L'imprimerie et la librairie à Paris, de 1789 à
1813
LOTTIN Augustin-Marie : Catalogue chronologique des libraires et
libraires-imprimeurs de Paris depuis l'an 1470 jusqu'à présent
(1780). Paris, 1789, deux volumes.
MINARD Philippe: Typographies des lumières. (suivi des Anecdotes
typographiques de Nicolas Cointat). Champ Vallon 1989.
RENAN Ernest: Souvenirs d'enfance et de jeunesse. Réédité par
Calmann-Lévy/Nelson en 1930.
ROSENBAUM-DONDAINE Catherine: Un siècle d'images de piété.
L'image de piété en France, 1814-1914. Préface de Jean-Pierre
Seguin. Notes conjointes de Michel Albaric o.p., Catherine
Rosenbaum-Dondaine et Jean-Pierre Segin. Musée-galerie de la
Seita, 1984.
VIRCONDELET Alain: Le monde merveilleux des images pieuses.
Celiv, Editions Hermé, 1988.
VITU Auguste: Paris. Maison Quantin, Compagnie générale
d'impression et d'édition, vers 1900.
VOGUE (Melchior de): Les morts qui parlent (document signalé par
Pierre-Louis Carlier)
WALLON Henri: Le tribunal révolutionnaire. (consulté à la
bibliothèque municipale de Toulouse).
Le grand bouquin sur Versailles