Mon texte pour le frère Albaric

Quant à Bouasse-Jeune, la mauvaise gestion du patrimoine familial aurait conduit à la disparition pure et simple de la maison, sans l'intervention de Julien Bouasse, un des enfants d'Emile. Empruntant à un cousin bordelais, il parvient à renflouer l'affaire, et la gère avec succès jusqu'à son décès en 1938. Il avait prévu de passer la main à son neveu Jacques Berger. mais celui-ci, une fois encore pour cause de mauvaise entente familiale, se voit éliminé. Bouasse-Jeune dépérit progressivemnet et disparaît verrs 1960, laissant place à l'actuelle boutique d'Yves-Saint-Laurenet.

Jacques Berger reprit le flambeau en créant les éditions de l'Olivier, installées rue CoÎtlogon, de l'autre côté de la rue de Rennes. Il édita des images religieuses, puis des documents pédagogiques, jusqu'aux années 70. Son fils Jean-Marie a récemment relancé, en provinde, l'dition de cocuments religieux pour l'éducatino des toutpetits.

Notes donées par frère Albaric
Art Catholique
Club Nouvelles images Berthold, Manessier
un Jules Basset ou Bouasse entre 66 et 68 rue Blanche
voir Bottin
relieurs Chambolle Duru
Francis Bouasse, marchand d'estampes, rue St Jacques, 1845, disparaît en 1846
frère Albaric 45 87 05 33

LEBEL, FROULLE, BOUASSE, BERGER

Deux siècles d'édition religieuse

Pierre Berger, 1996

Introduction : des images d'épinal au feuilleton à épisodes

Ma jeunesse a été bercée de souvenirs de famille, édifiants comme il se doit. L'âge venant, j'ai souhaité aller plus loin, dépasser les images d'Epinal pour retrouver les êtres de chair et de sang qui les avaient vécues. Certains de ces personnages m'intriguaient, comme une "Mlle de Froulé" dont je finissais par me demander si elle n'étais pas fille-mère. Cette mère de famille courageuse coloriait à la main des images pieuses pour nourrir ses deux enfants. Elle avait obtenu du Collège Sainte Barbe qu'il prenne ses enfants gratuitement, promettant de rembourser un jour. Pour gagner plus, elle travaillait même la nuit, posant ses pieds nus sur le carrelage pour ne pas s'endormir. Bizarre...

D'autres flattaient ma vanité, comme le marquis de Froullay, qui aurait été guillotiné. Un certain besoin d'auto-analyse jouait aussi, car certaines pages sombres de cette histoire ont pesé sur mon enfance. Et notamment la démission de mon père Jacques Berger, qui quitta Bouasse Jeune en 1938.

A la recherche des branches séparées

Enfin, aimant unir les contraire dans la vie comme dans les concepts, je souhaitais renouer les fils avec les autres branches de la famille, y compris les "méchants", comme les Bouasse-Lebel et les Touchard. J'avais déjà retrouvé un certain "Pilou" Carlier. Je savais qu'il habitait Versailles, et le minitel m'indiqua un Pierre-Louis qui répondit avec plaisir à mon premier appel.

L'évènement déclencheur fut sans doute une demande de ma tante Line (Jacqueline Jourdan-Bouasse) qui, à la demande d'un médecin, voulait savoir de quoi étaient mort ses ancêtres. Un passage aux bureaux du Père Lachaise, où se situe le caveau de famille des Bouasse-Jeune, précisa un peu mon arbre généalogique, tout en posant de nouvelles questions, comme toujours pour ce type de recherche.

Pour trouver d'autres cousins, j'eus l'idée, à la Toussaint 1994, de mettre un beau pot de chrysanthèmes avec ma carte visite dans la petite chapelle de la tombe. Le soir même, Georges Touchard me téléphonait, mi-furieux, mi-ravi. Il se croyait seul ayant-droit de la concession, mais n'était pas mécontent de retrouver un peu de famille.

Quant à la branche Bouasse-Lebel, je me dis une nuit d'insomnie qu'ils devaient sans doute avoir leur caveau au cimetière du Montparnasse. En effet, si les Bouasse-Jeune s'étaient fait enterrer si loin de Saint-Sulpice, c'était sans doute pour ne pas se trouver à proximité de la branche ennemie. Or, à l'époque, Le Père Lachaise et Montparanasse représentaient les deux grands cimetières nouveaux possibles. Cette intuition fut la bonne, et le bureau du cimetière me donna les coordonnées de la concession Bouasse-Lebel. Mais restait-il des descendants?

Ici encore, le minitel donna la réponse. Sur la pierre tombale, figurait un Monsieur Uchard, patronyme inconnu dans la famille... mais suffisamment rare pour qu'une recherche directe au minitel en région parisienne donne quelque résultat. Ici encore, pari gagné, car une Mlle Uchard habite à Bourg-la-Reine et me donna les coordonnées d'un de ses oncles, détenteur des archives familiales. Celui-ci me fit parvenir l'histoire de la famille telle que reconstituée à sa demande. Elle rejoingnait bien la nôtre. A commencer, bien sûr, par la courageuse mère de famille aux pieds nus. Tout en posant d'autres énigmes: un de nos ancêtres aurait épousé une fille bâtarde de Louis XIV. Ce que d'ailleurs m'ouvrit quelques horizons sur les inconscients liés aux opinions politiques: dans l'ensemble, mes cousins plutôt "de droite" sont contents de descendre de ce grand roi, ceux "de gauche" n'apprécient guère cette origine illégitime.
J'ai aussi retrouvé la piste du "Bouasse de Toulouse", grâce à mon frère Marcel Berger et à la librairie Blanchard (rue Mazarine), qui a réédité certaines oeuvres de ce grand pédagogue.

Parmi les ouvertures décisives sur l'histoire de cette famille, Pierre-Louis Carlier me signala un jour qu'il avait trouvé des indications intéressantes sur les Lebel dans un livre sur Versailles. Je n'avais pas pensé à cette piste, orienté plutôt vers les Bouasse et les Froullay, jusque là sans succès. Mais, en cherchant les Lebel aux archives de la Ville de Paris et du département des Yvelines à Versailles, j'ai pu trouver le noeud essentiel qui permettait les bonnes recherches: le mariage de Jacques-Auguste Lebel et d'Antoinette-Thérèse Froullé, qui eurent un seul enfant, Eulalie Lebel, future épouse Bouasse-Lebel. Au passage, d'ailleurs, disparaît l'espoir d'une noble ascendance: le marquis de Froullay n'a pas eu d'enfants, et on voit mal comment ce grand seigneur, gouverneur de Guyenne, pourrait être le libraire Froullé.

Enfin, ayant eu connaissance par sa participation à divers ouvrages du frère Albaric, dominicain, à la bibliothèque du Saulchoir à Paris, j'ai eu le plaisir de trouver auprès de lui un passion et une compétence hors pair en ces matières. La bibliothèque possède d'ailleurs une importante collection d'images pieuses. Et sa participation aux cérémonies du souvenir du quartier Saint-Sulpice m'a poussé à terminer la rédaction de ce texte.

Ainsi, rien de tel que les recherches familiales dans le passé le plus lointain pour retrouver bien des personnes sympatiques au présent. Et qui sait, pour préparer l'avenir?

Eulalie, d'un siècle à l'autre

Pouquoi être venu si tard sur cette piste Lebel? Et pouquoi ni mes parents ni ma grand-mère Marie Bouasse ne m'avaient-ils jamais parlé de cet ancêtre, qui a pourtant le mérite de figurer dans la "Vie des hommes illlustres de Seine et Oise"? Hélas, c'est qu'il n'était guère recommandable aux jeunes générations. On n'aime guère rappeler qu'on descend d'un suicidé qui a fait des mauvaises affaires. De même, d'ailleurs, que j'ignorais jusqu'au prénon de François-Marie Bouasse, l'époux d'Eulalie, car il l'abandonna avec trois enfants...

Bref, peu à peu, se dessinait l'histoire plutôt dramatique, sinon mélodramatique, d'une lignée d'éditeurs qui aurait dû maintes fois s'éteindre, si de puissantes personnalités comme Eulalie Lebel, ou d'autres plus modestes mais courageuses aussi comme Julien Lebel ou Jacques Berger, n'avaient fait front, chacun à leur manière.

Eulalie fait d'ailleurs le lien entre deux époques bien différentes :"personnage emblématique du commerce de la place Saint-Sulpice... elle traverse le (XIXe) siècle", écrit le Frère Albaric avec beaucoup de justesse (Les travaux menés par la bibliothèque dominicaine du Saulchoir, à Paris, et sa collection importante d'images religieuses, constituent désormais une référence essentielle).

Avant elle, les Lebel et les Froullé représentent un monde corporatiste. Fermé, plutôt janséniste sans doute, mais "grand siècle", et tout simplement "grand". Jusqu'à la faillite et jusqu'à l'échafaud, s'il le faut.

Après elle, les Bouasse embrassent sans états d'âme le monde industriel du second empire et de la IIIe Répupblique. Enrichissez-vous! Et pouquoi pas dans l'imagerie religieuse, puisque c'est la spécialité de la famille. Et ici encore, jusqu'à la faillite, quand Julia lance sa branche dans des aventures industrielles malchanceuses, ou jusqu'à la démission, quand Jacques Berger démissionne de Bouasse-Jeune.

On retrouve tout à fait cette rupture dans les souvenirs d'enfance d'Ernest Renan, quittant les prêtres droits et sévères de son Tréguier natal pour la religion mondaine de Mgr Dupanloup. Eulalie, au fond, n'acceptera jamais ce nouveau siècle. Elle se brouille avec son cadet comme avec son aîné. Et, en cadeau de communion à ses petits enfants (notamment Julia et Marie Bouase) , elle offre un livre de piété édité par son grand-père Froullé.

Enfin, après la deuxième guerre mondiale, l'image Saint-Sulpice perd de son importance. Bouasse-Lebel péricilite et Bouasse-Jeune périclitent. Et si Jacques Berger parvient à vivre, au moins à mi-temps, de l'imagerie, c'est surtout en se reconvertissant aux publications pédagogiques. La flamme n'est tout de même pas morte: Monique et Jean-Marie Berger se sont relancés dans l'aventure de l'édition!

Jacques-Auguste Lebel, qui voulut trop bien faire

En mai 1994, selon un serveur minitel, on comptait 3840 Lebel en France. Dont 297 dans le Calvados, 261 à Paris et 225 en Loire-Atlantique. Mais nous n'en connaissons aucun qui soit membre de notre famille. Notre plus ancien ancêtre de ce nom connu est Pierre Lebel, qui épousa Rose Hamot et eurent pour fils (unique?) Nicolas François Lebel.
Quelle est son origine: nous pouvons faire deux hypothèses:

- Une famille ancienne de Versailles, qui aurait bénéficié de la venue de la Cour et des perspectives de développement de l'édition et de l'imprimerie qu'elle ouvrait. A l'état-civil de Versailles à cette époque, on relève
- Catherine Lebel, inhumée à 1768 à Saint Louis
- Antoine Lebel

- Une famille parisienne, venue à Versailles en suivant la cour. A cette époque, à Paris, plusieurs Lebel occupent d'importantes fonctions dans le monde judiciaire. On peut imaginer qu'un des fils, cadet ne pouvant reprendre une charge paternelle par exemple, se soit orienté dans cette voie. A l'époque, la librairie représentait le niveau supérieur du monde de l'impression. Il fallait une culture certaine et des moyens financiers pour choisir ce type de carrière.

Nous ne descendons pas de Dominique Guillaume Lebel, 1er valet de chambre du roi Louis XV, pour la bonne raison qu'il mourut sans enfants. Ce personnage libertin (il fut amant de Mme Poisson). Il est cité, ainsi que son compère Binet du Marchais (2e valet de chambre), dans l' Histoire Générale de Louis XV. Mais il est peut-être de la famille.

Ce personnage est assez connu des historiens et spécialistes de Versailles (notamment Fromaget, le jardin du marquis de Cubière, ancien jardin de Lebel, et A. Le Roi, Histoire de Versailles, chez Paul Oswald (Versailles je crois) 1868. Citations tome I page 81, tome II page 411. (on plante des tulipiers): "Un fut planté à Trianon, un aute dans le parc de Choisy et le troisième, par une faveur sépciale, donné à Lebel, ce valet de chambre de Louis XV devenu le confident et l'entremetteur de ses honteuses amours. Lebel le fit placer dans un jardin qu'il avait derrière la pièce d'eau de Neptune" (actuellent, no 5 boulevard de la Reine).

Nicolas-François LEBEL, libraire géographe de madame

Que Pierre Lebel ait été versaillais ou parisien, en tous cas
SAVARY Guillaume
Libraire
épouse Jeanne Prunelle
père de Marie-Jeanne-Françoise Savary, première épouse de François-Nicolas Lebel
SAVARY Laurence Catherine
marraine de Jacques-Auguste Lebel

DE FORGES DE LA MOULINIERE Marie-Magdeleine
1745-
épouse François-Nicolas Lebel, en secondes noces
mère de Jacques-Auguste Lebel en 1781


LEBEL François-Nicolas
fin 1741-
marchand libraire géographe de Madame
épouse le 18/4/1767 Marie-Jeanne Françoise Savary
épouse en secondes noces Marie-Magdeleine De Forges de la Moulinière
1745-
Acte de mariage:
L'an mil sept cent soixante sept, le vingt huit avril, après la publicatino de trois bans faite sans opposition en cette paroisse, les vingt, vingt et un et vingtsix de ce mois, les fiançaisses faites d'hier, nous soussigné prêtre de la mission faisant les fonctions curiales avons uni en légitime mariage de leur mutuel consentement et de celui de leurs parents
François-Nicolas Lebel, libraire, agé de vingt-cinq ans et demi, fils des déffunts Pierre Lebel et Rose Hamot, d'une part, et
Marie-Jeanne Françoise Savary agée de vingt et un an et demi, fille de deffunt Guillaume Savary marchand libraire et de Jeanne Prunelle d'autre part
tous deux de cette paroisse, en présence du côté de l'épouse de Jean-Henry Foudrier, marchand libraire et Nicolas Denis Lebel son frère,
et du côté de l'épouse de sa mère, de Jean Mathurin Bossage (?) écrivan et autres qui ont signé avc nous.



LEBEL Jacques Auguste:
18/12/1781 - 1825
fils de François-Nicolas Lebel et Marie-Magdeleine De Forge de La Moulinière
1745-
Acte de baptême:
L'an mil sept cent quatre ving un, le dix neuf décembre, Jacques Auguste, né hier, fils légitime de François-Nicolas Lebel, machand, libraire géographe de Madme et de Marie-Magdeleine de Forges, a été baptisé par nous soussigné prêtre de la mission faisant fonction curiale. Le parrain Jacques de Forges de la Moulinière, oncle de l'enfant, la marraine Laurence-Catherine Savary

Sur la difficulté du métier

"Les libraires ont des façons de traiter, de réaliser, qui font de leur commerce le plus chanceux et le plus difficile à débrouiller de tous les commerces parisiens. Monsieur Nicolas vous parlera de ces difficultés, inhérentes à la nature des livres."

Balzac, l'envers de l'histoire contemporaine.


OEUVRES DE BOSSUET
Evêque de Meaux
Revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes

Tome 1er.
A Versailles, de l'imprimerie de J.A. LEBEL, imprimeur du roi, 1815 tome 43 en 1819
Se trouvent (tome 1)
A Versailles
chez Lebel, éditeur, imprimeur du roi et de l'évêché, rue Satory no 122
et à Paris chez
Le Normant, Pillet, Bruno-Lavve, Blaise, Le Clerc (51 rue des Grands Augustins), Bossge et Masson, Renouart, Truettel et Vurts, Foucault, Audot

tome 43: id. et Chez Potey, Gouvion, Delaunay,
à Bayeux chez Groult, à Bruxelles ches Le Charlier

Belle gravure portrait de Bossuet en tête.

Dédicace au roi en cursive:
Sire,
Au milieu de ce concert d'applaudissemens et de voeux que le bonheur de votre présence inspire, la foible voix d'un homme obscur oser-t-elle s'y mêler? ...

Longue préface
PREFACE

Le titre de cet ouvrage et le prospectus qui en a été distribué, annoncent une collection complète des oeures de Bossuet. Depuis la mort de ce grand homme, arrivé en 1704, on essayé trois fois de recueilir et de donner au public toutes ses diverses productions.

Ce sont ces motifs réunis, et les pressantes sollicitations de tous ceux qu'intéresse la gloire littéraire de la France, qui nous ont déterminé à entreprendre celle que nous donnons aujourd'hui. Jaloux de son succès, nous n'avons négligé aucune des précautions nécessaires pour l'assurer.

D'abord nous ne dirons qu'un mot de la partie matérielle et mécanique, c'est à dire, de la netteté des caractères, ils sont abolument neufs; du choix du papier, il est beau, solide, et de cette nuance de blanc qui plaît à l'oeil et ne le fatigue pas; de la correction, nous y apportons la plus grande exactitude. Qu'on veuille bien remarquer enfin, qu enous ne nous sommes pas proposé de donner une édition de leuxe; trop peu de personnes auraient pu y atteindre; mais une édition qui eût tout le mérite typographique, compatible avec la médiocrité de son prix. Les preuves d'exactitude à nos engagements sont déjà faites, pr l'édition des Vies des Saints de Godescart, et par celle des Oeuvres du P. Bourdaloue, que le public a daigné honorer de son suffrage. Encouragés par ces heureux essais, nous avons redoublé de zéle pour mériter à cette de Bossuet un accueil aussi flatteur, et nous osons espérer, que l'exécution mécanique sera le moindre des avantages qu'on lui reconnaîtra.

... Notes sur le travail d'édition des textes à proprement parler, et le choix des oeuvres...

Le portrait d'un grand auteur à la tête de ses Oeuvres, intéresse et plaît infiniment, quand il est vrai, et que dans sa physionomie on lit, par avance, tout ce qu'on admire dans ses écrits: comme si le ciel eût pris plaisir à orner Bossulet de tous ses dons, ce qui frappoit d'abord en lui, était la beauté majestueuse de son visage. Rigaud l'a peint, et, au jugement de ses contemporains, l'art a été le rival de la nature, le peintre a égalé son modèle. Bossuet, enffet, vit encore dans cet excellent tableau, où on ne se lasse pas d'admirer la noblesse du front, le feu des regards, la sublime harmonie de cette belle tête. Elle a déja été gravée deux fois, par Drevet et par Edelinck; nous l'avons fait graver une troisième par un habile artiste, et nous ne croyons pas nous hasarer en assurant à nos Souscripteurs que cette dernièr gravure, comparable aux deux premières par la délicatesse du burin, les surpasse par la vérité de la ressemblance et la fidèle imitation de l'original.

<.i>Notes. Anonymat du graveur dans la préface. Il signe la gravure: Levroux, et Desenne del. et de l'éditeur du texte.
- rue Satory 122
- Un peu fou de se lancer dans de pareilles opérations en 1815


en 1826-32 cascade de faillites ans l'édition (selon le grand ouvrage du Cercle de la Librairie)

Nouvelles étrennes spirituelles. De l'imprimerie de Lebel à Versailles Couderc a94

LE FENELON gravure de Levroux d'après Desenne Publiées d'après les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes, avec un grand nombre de pièces inédites.

Tome 1. A Versailles, de l'imprimerie de J.A. Lebel, imprimeur du roi, 1820
Tome 22. même adresse, 1824

Texte des Hommes Remarquables de Seine-et-Oise: "Imprimeur du roi, libraire-éditeur
C'est l'imprimeur de Versailles qui a le plus édité. Peu de libraires, même de Paris, ont édité à cette époque de plus vastes ouvrages. Il avait douze presses, ce qui était beaucoup pour le temps.
Lebel fit paraître successivement:
- Godescart, vie des saints
- Bossuet et sa vie, 47 volumes
- Fénelon, 40 volumes in 8o
- Bourdaloue 16 volumes, 1812 (à bibl de Versailles, Fonds Langlacé 683-698)
Lettres de quelques juifs portugais, allemands et polonais à M. de Voltaire, par l'abbé Guénée, 8e édition, in 8o, Versailles 1817. Il a réuni dans cette édition les qutre volumes in 12o de l'abbé Guénée.

On doit encore à ses presses le Dictionnaire des cultes religieux, en quatre volumes, et plusieurs autres ouvrages.

Lebel se retira à Paris en 1821, et il s'y suicida en 1825, à l'age de de 44 ans. Il fut entraîné à cet acte par le mauvais état de ses affaires. "

Il y aurait des choses dans un "fonds Fromageot"

Nota. - P. Berger acheté à Dives sur Mer, en avril 1995, les tomes 3 et 4 de Alphonse Rodriguez (R.P. .... de la Compagnie de Jésus), "Pratique dela perfectioni chrétienneet religieuse", traduite de l'espagnol par M. l'abbé Régnier des Marsi. Versailles, de l'imprimerie de J.A. Lebl, imprimeur du roi, 1822.
- A la bibliothèque municipale de Toulouse, trouvé:
Histoire de Jean-Baptiste Bossuet, 4 volumes in octavo
par L.F. de Bausset. J.A. Lebel, 1814 On lit en note, dans l'avertissement:
(je l'ai consulté, même présentation que le Bossuet)

Il n'existe encore aucune édition complète des oeuvres de Bossuet. Mais le public ne tardra pas à jouir de celle que lui prépare un ecclésiastique aussi recommmandable par ses connaissances en tout genre que par son zèle pour la gloire de Bossuet. On sait que la souscription de cette nouvelle édition complète des oeuvres de Bossuet est ouverte chez Lebel, imprimeur du Roi à Versailles.

LEBEL Jean
(de la famille?)
inhumé à St Louis en 1770. concierge de Mr le duc de ... en présence d'un porteur d'eau

LEBEL Marguerite
1695-1775 Parente, peut-être. Mais pas ancêtre.
Acte d'inhumation à la paroisse Saint-Louis de Versailles:
"Lan mil sept cent soixante quinze Le quinze aoust. De Margueritte Lebel, veuve de Mre Pierre De La Roche, écuyer premier valet de garde-robe du Roy, décédée hier agée de quatre vingt ans, a été inhumée par nous soussigné prête de la mission faisant les fonctions curiales , en présence du Sr Pierre De La Roche, son fils, écuyer premier valet de garde-robe du Roy, de Mgr Philibert de Foucauld, marpquis de Foucauld, capitaine de vaisseau, de Mre Guillaume Mazadé de St Bresson, écuyer trésorier général ds états de Languedoc, ses deux gendres, de Mre Armand (ou Aimard) Constant de Rochechouart vicomte de Rochechouart son petit-fils, et autres qui ont signé avec nous.
Signatures: divers plus ou moins lisibles, le duc de Villequier, Bourgeois prêtre
Il s'agit probablement des Lebel de Vauréal (Val d'Oise). Il y a eu quatre enfants, mais les deux garçons sont morts sans enfants.
LEBEL Pierre
épous Rose Hanot père de François-Nicolas Lebel

François Froullé, mort pour la liberté

Notre ancêtre Froullé est-il le marquis? Si oui, cela nous rattacherait à une illustre et ancienne famille noble de l'Anjou, remontant jusqu'à Saint-Louis. Mais alors pouquoi la liste de guillotinés ne lui donne-t-ele aucun titre ni "ci-devant"? Et un marquis faire profession de libraire ou d'éditeur sans déroger?

Notes dans le Dictionnaire de la Noblesse
par François Aubert de la Chenaye des Bois
Berger-Levrault 1980. Fac simile de la 3eme édition, 1863-76 :

Froulay. Maison originaire du Maine, la terre de Froulay. Chatellenie relevant du duché de Mayenne. Devise: Pro rege et pro fide.
Rolland, vivant vers l'an 1140
Branche aînée (marquis). René Mars de Froulay. né le 9 octobre 1736, époule le 26 juin 1755 à Saint Roch Adrienne Cast de Noailles (née en 1741). Descendance: ?. Cela semble d'une noblesse trop élevée par rapport à la situation de notre Froullé. Mais certains indices autour de la famille Lebel peuvent plaider en sens inverse.

Branche cadette (comte). Charles, mort à 27 ans le 11 juillet 1747 des blessures reçus à la bataille de Saufeld.
Sans postérité de son mariage en 1745 avec Gabrielle de la Motte-Haudancourt.

Il semble peu probable, mais cependant pas impossible, que le Froullé libraire soit lié aus Froullé. Puisqu'on voit bien une Marguerite Lebel belle-mère de marquis et grand-même de vicompte...

DE FROULAY René Mans
in Dictionnare de la noblesse, par François Aubert de la Chenaye des Bois
Berger-Levrault 1ç_à. Fac similé de la 3e édition vers 1863-76
1ere édition 1763, 177 Froulay. Maison originaire du Maine. La terre de Froulay, chatellenie relevant du duché de Mayenne
devise Pro Rege et pro Fide
Rolland, vivant vers l'an 1140
Branche aînée (marquis). Renée Mans de F. 9/8/1736. 2pouse le 25 juin 1755 à Saint Roch Adrienne-Catherine de Noailles, née en 1741. Descendance?
Branche cadette (comptes). Charles, mort à 27 ans, le 11/7/47, des blessures venues à la bataille de Lawfeld, sans postérité de son mariage en 1745 avec Galinette de la Motte-Haudancourt

FROULLE Antoinette Thérèse
dite Thérèse
née le vendredi 13/12/ 1787 (acte de naissance du 14)
Quai des Augustins, St André des Arts
de Jacques-François Froullé, libraire et
Marie-Marguerite Duru, son épouse

FROULLE Jacques-François
1734? - 1794
en 1787 (il a 53 ans), a une fille, Antoinette-Thésère
dates d'activité: 1771-1794
Cloitre St Merri, Quai des Augustins, au coin de la rue pavée, no 39

Imprimeur-libraire - colporteur, reçu libraire en décembre 1881 après avoir suivi un apprentissage.
Condamné à mort pour avoir composé et imprimé un ouvrage où se trouvait une relation "incivique" de la mort du roi. Exécuté le 4/3/94, âgé alors de 60 ans. (ou 40 ans)

Dans Henri Wallon "Le tribunal révolutionnaire"

"La presse continuait d'avoir également ses victimes. Comment imprimait-on encore, sous un pareil gouvernemnet, lorsqu'on n'était pas le Père Duchesne? On n'imprimait plus, mais on avait imprimé, et cela suffisait pour être traduit devant le tribunal.

Le 13 ventose an 2 (3 mars), c'était deux imprimeurs-libraires, Jacques-François Froullé et Thomas Levigneur. Ils étaient accusés d'avoir publié une brochure contre-révolutionnaire sur la mort de Louis-XVI, brochure contenant "des faussetés atroces, dont le but était de chercher à perpétuer l'amour de la royauté par les regrets sur le sort du tyran". Il s'agissait de la liste comparative des appels nominaux dans le procès du roi, à laquelle était jointe la Relation des vingt-quatre heures d'angoisse. Levigneur reconnaissant les brochures comme imprimées par Froullé et vendues par lui. Ils avaient fait la liste d'après le Moniteur et ils y avaient joint la Relation des vingt-quatre heures, qu'ils avaient vu vendue dans Paris et qu'ils s'étaient cru le droit de reproduire.

Froullé, dans son interrogation devant le Comité de sûreté, invoqua en vain la liberté de la presse. Le comité le renvoya, avec Levigneur, au tribunal révolutionnaire, qui les condamna à mort; et, comme pour répondre à l'invocation de Froullé, le juge ajouta cette clause à la sentence: Ordonne que l'ouvrage ou écrit ou imprimé sus-énoncé sera brûlé au pied de l'échafaud par l'exécuteur des jugements criminels.

Eulalie Bouasse-Lebel, la veuve héroïque

dite la Veuve Bouasse Lebel Le pilier de la famille entre deux siècles. Une vie attristée, tout au long de son cours, par les deuils, les mauvaises affaires et les brouilles familiales. Cela évoque un caractère fort. Peut-être trop dur aussi, avec les autres comme avec elle-même?

Elle naît le 10 février 1809, sous l'Empire. A Versailles sans doute, bien qu'elle soit baptisée à Saint-Eustache. A douze ans, les difficultés de son père fait déménager la famille à Paris. Peut-être chez les Froullé. Certainement dans le quartier latin, où vivaient à l'époque les imprimeurs.

A seize ans, son père se suicide, laissant la famille dans une situation financièrement et moralemnt difficile.

En 1827, elle épouse François-Marie Bouasse, ouvrier imprimeur de l'imprimerie familiale (celle des Froullé?). Sans doute le prote. Selon le document Uchard, Bouasse est "correcteur de l'imprimerie, très instruit, lauréat de toutes les écoles".

Cela évoque un mariage de raison: jeune chef d'entreprise, comment dirigerait-elle une imprimerie. Et, pour le prote, le mariage avec la fille du patron, même en situation difficile, est une ascension sociale.

Ils ont trois enfants: Henri-Marie (1828), Emile-Alfred (1832) et Marguerite (date de naissance inconnue). Puis François-Marie la quitte (dans quelles conditions?), et meurt peu après. Dettes de jeu?

Selon le document Uchard, c'est en 1830 qu'elle fonde la maison "Madame Bouasse, née Lebel, et Cie". au 26 rue de la Harpe. "La mère et les deux fils ont vécu là pendant dix ans avec cinq sous par jour pour payer les detts".

C'est certainement alors qu'a lieu la période héroïque: seule, Eulalie élève ses deux garçons (la tradition oublie Marguerite). Elle obtient du Collège Sainte Barbe qu'ils lui fassent crédit sur la scolarité de ses deux fils. Elle nourrit la famille en coloriant des images et, pour travailler plus lontemps pa nuit, pose ses pieds nus sur le carrelage.

Peu à peu, les affaires marchent de mieux en mieux. C'est l'époque de la lithographie, et d'un grand développement de la piété, encouragée par les gouvernements et bien soutenue par une Eglise catholique en plein renouveau.

En 1845, emménagement Rue du Petit Bourbon Saint Sulpice (le coin occupé par un bistro, indique le document Uchard). rue Garancière. Cela va de pair, ou tous cas simultanément, avec l' "héritage" d ela collection Basset.
Scénario vraisemblable: les pères de Ste Barbe (le père Labrouse), se trouve en mesure de régler la succession de cette maison. Il combine l'achèvement de son oeuvre envers les Lebel et le moyen de recouvrer la dette de la famille grâce à un contrat qui confie la gestion du fonds Basset à Henri, qui a 17 ans et termine alors sans doute ses études. Emile est alors trop jeune (13 ans) pour entrer dans cette combinaison.

La mère et le fils réussissent au mieux dans le développement de cette affaire. Emile et Marguerite s'y associent par la suite, sous leur direction certainement.

Marguerite décède sans doute vers 20 ans.

Henri se marie avec Marguerite Chataing, née le 23/9/1836, institutrice. Ce qui pour l'époque évoquerait une intellectuelle de milieu simple. Selon la tradition Bouasse-Lebel rapportée au frère Albaric, ce mariage ne convenbait pas du tout à Madame Bouasse-Lebel qui déshérite son fils. (cependant cela ne s'arrange pas trop bien avec les lettre du père Labrouste)

Emile fait un riche mariage avec Joséphine Vielle, de 9 ans plus jeune que lui.

En 1864, c'est la grande brouille entree Henri et Emile.
Explication la plus vraisembable: poussé par sa femme, Emile regimbe dans l'entreprise familiale gérée de main ferme, et assez égoïste, par Henri. Ils en viennent à un procès, et en tous cas séparent leurs affaires. D'une part "Bouasse-Lebel, fils aîné. De l'autre "Bouasse-Jeune".

Le document Uchard date la séparation de 1875 et précise: "Bouasse aîné a définitivemnet acquis son immeuble et a dépensé 100 000 F or pou rl'adapter).

Eulalie souffre beaucoup de tout cela. Elle trouve certainement des joies à voir se multiplier ses petits enfants: quatre chez Henri, quatre chez Emile. Elle verra aussi beaucoup de ses arrière-petits enfants, notamment dans la famille Uchard.

Mais, brouillée avec son fils aîné qu'elle a déshérité, elle ne trouve guère de consolation dans les affaires du cadet. En effet, entraîné par son épouse, puis par sa fille aînée Julia, cette branche se lance dans des affaires industrielles ruineuses. Emile meurt jeune, et privé depuis longtemps de contacts avec sa mère, comme en témoignent les lettres pénibles qu'il lui écrit. Eulalie avance une somme importante à sa belle-fille, mais cela ne suffit pas à rétablir les affaires.

Elle meurt en 1898, laissant un testament surprenant.

P.M. Carlier dit :"Ma grand-mère veuve parlait de sa grand-mère avec beaucoup d'admiratin

Le Collège Sainte Barbe. Extraits du Nouveau Larousse Illustré vers 1900)

Tous les historiens de Paris ont répété, après Félibien, que Sainte-Barbe doit sa fondation à un professeur de droit canon, nommé Jean Hubert. Mais Quicherat, dans son Histoire de Saint-Barbe, a établi que le collège fut fondé, en 1460, par Geoffroy Lenormant, un des prêtres professeurs qui eurent le plus de vogue du temps de Charles VII. Les élèves du nouveau collège étaient appelés les Barbarains, Barbarini et quelques encore Barbatistae, de là le nom de Barbistes qu'ils portent encore aujourd'hui.

Le collège fut d'abord un établissement libre dont le directeur était agréé par l'Université. En 1556, Robert Dugast, propriétaire de Sainte-Barbe depuis 1512 et principal depuis 1553, donna au collège une existence indépendante. La Ligue amena la clôture de la maison, en 1589. En 1691, Thomas Durieux loua une partie des bâtiments affectés à la dotation de Sainte-Barbe, rue des Chiens et rue de Reims, et y établit la Communauté de Sainte-Barbe. Les bâtiments fureent alors occupés simultanéme nt par le collège et par la comunauté. En 1764, le collège Sainte-Barbe fut transporté au collège Louis-le-Grand, avec sa dotation.

L'an VII (1798), Victor de Lanneau, sous-directeur du Prytanée, loua les bâtiments de Sainte-Barbe et reconstitua le collège sous le nom de Collège des Sciences et des arts, ci-devant Collège Sainte-Barbe, et bientôt après, Collège Sainte-Barbe. Il dirigea le collège de 1798 à 1823. Son fils, Adolphe de Lanneau, en 1823, puis Labrouste (Alexandre) en 1838, lui succédèrent; ce fut ce dernier qui cra, à côté du collège, l'Ecole préparatoire aux écoles du gouveernemnet, de même que le petit collège Sainte-Barbe-des-Champs, à Fontenay-aux-Roses. L'Etat possède aujourd'hui le terrain et les bâtiments du collège de Paris, qui furent achetés à la socité barbiste (1897); mais l'administration de Sainte-Barbe est toujours entre le mains d'un conseil d'administration et d'un directeur nommé par les barbistes.


Prospectus Sainte-Barbe
(Paris, Imprimerie F. Jourdan, 1894)


Le Collège Sainte-Barbe existe depuis 1460. Mais les deux véritables fondateurs de la maison sont Victor de Lanneau, directeur de 1978 à 1823 et Alexandre Labrouse, directeur de 1838 à 1866.

On connaît le sentiment de fraternité qui unit entre eux les Barbistes et ne fait qu'une seule famille de tant d'hommes de professions, de fortune ou d'opinitions différentes, une famille qui chaque année s'augmente d'une génération nouvelle et s'étend sans se désunir.

Une association fondée en 1820, sous le nom d'Association amicale des anciens élèves de Sainte-Barbe, est le foyer où s'entretient l'affection mutuelle. Elle compte aujourd'hui plus de quatre mile membres. La caisse d'assistance de l'Association amicale, dotée d'un capital de près d'un million et alimentée, en outre, par des fondations et des cotisations volontaires, lui permet de soulager de nombreuses infortunes et de faire élever d'intéressants orphelins dans la maison même où furent élevés leurs pères.

En créant Sainte-Barbe, les anciens Barbistes se sont proposé de fonder un établissement de plein exercice qui, sans se séparer de l'Université, eût son existence propre et sa liberté d'action.

Un Conseil d'administratino, nommé par la Société, surveille constamment la direction et la gestion de l'établissemnet. Un Conseil de perfectionnement s'occupe, avec le Directeur, du soin d'améliorer l'éducation et l'instructino. Le directeur est nommé par le Conseil d'administratino. Le Directeur actuel est M. Jules Favre, agrégé de l'Université, docteur ès lettres.

L'établissement qui, déjà, de 1840 à 1853, avait été réédifié en partie, a été agrandi, complété de 1880 à 1884, et placé dans les meilleures conditions d'élégance et de confort. L'installation des dortoirs, des salles d'étude, de l'infirmerie, des salles de gymnastique et de bains, témoigne que rien n'est négligé pour assurer le bien-être des élèves.

Extrait de Auguste Vitu, Paris. Maison Quantin vers 1900

La rue de Sept-Voies (aujourd'hui reu Valette) débouche sur la place du Panthéon, entre les bâtiments de la Bibliothèque Sainte-Geneviève. Le côté gauche de cette rue, en descendant vers la place Maubert, est occupé, jusqu'à la rue de Reims, par la façade du collège Sainte-Barbe, la plus importante maison de l'enseignemnet livre à Paris. Le bâtiment actuel, achevé la 4 décembre 1853, jour de la Sainte-Barbe, et la Bibliothèque Sainte-Genevière, enclavée dans le terrain de Sainte-Barbe, sont l'oeuvre architecturale de deux frères: Théodore et Henri Labrouste, tous deux anciens barbistes, tous deux grands prix de rome et frères de l'ancien directeur de Sainte-Barbe, successeur de M. Delanneau. L'un d'eux est l'architecte de la Bibliothèque nationale à Paris, notamment de la grande salle de lecture avec couverture métallique.

(dans le Nouveau Larousse illustré, de cette époque, il y a des biographies des deux architectes).

La situation en 1864.

- Pourquoi cette dispute? De quel contrat parlent les correspondances du père Labrouste (reproduites ci-après).

Ce contrat est probablement lié à l'acquisition du fonds Basset, en 1845. Henri a alors 17 ans, et quitterait le collège, prenant l'affaire en mains avec sa mère, avec engagement de rembourser Sainte-Barbe. Alors qu'à ce moment Emile est trop jeune et que Marguerite ne compte pas.

Henri et Emile sont tous deux mariés. Emile a fait un beau mariage avec Joséphine Vielle, dont la famille est fortunée (immeuble etc.).

Le contrat, et un procès... confirme les droits d'Henri. Mais d'une manière injuste, en tous cas selon tous les documents dont nous disposons (il faudrait savoir si les descendants de Bouasse-Lebel ont des documents en sens inverse).

Emile fait un beau mariage, avec Joséphine Vielle, dont la famille possède quelques beaux biens à Paris, notamment un immeuble rue Saint Honoré, et plus anciennement le café La Régence, près du Palais Royal. Il en a quatre enfants: Julia, René, Julien et Marie.

La légende dit encore que Julia "ruina la famille" en tentant de lancer une fabrique de perles artificielles. Sans donner toutes les réponses, les documents disponibles font état de dettes substantielles contractées par Joséphine Vielle (en tout, sans doute quelque 500 000 F). Elles absorberont intégralement sa part de l'immeuble familial, rue Saint Honoré, vendu à la mort de sa mère.

Emile meurt en 1881, toujours en mauvais termes avec sa mère. Les Vielle font édifier le caveau du Père Lachaise pour l'y enterrer. Peut-être pour ne pas se faire enterrer à proximité des Bouasse-Lebel, qui ont leur caveu à Montparnasse, l'autre grand cimetière parisien de l'époque.

Lettres du Père Brouste


SAINTE BARBE Place du Panthéon à Paris. SAINTE-BARGE
Aix, Savoie, le 15 juin 1864

Votre frère a été naturellement peu satisfait du résultat de son procès; mais il est impossible qu'il veuille faire faire une mauvaise affaire à son frère, qu'il songe à lui tendre un piège. Nous devons avoir confiance en sa loyauté.

De votre côté, vous ne pouvez exiger qu'il abandonne des droits qui résultent du contrat. Sans doute, vous ne devez traiter d'une partie de sa maison que dans de vonnes conidératins, avec chance de résussir mais l'association dans une affaire commune ne paraissant pas possible, d'un auter côté Henri ne voulant pas consentir à ce que son frère, initié dans ses affaires, lui fasse immédiatment concurrence dans le même genre de commerce, il semble que le parti le plus convenable, c'est de partager la maison actuelle en deux établissements distincts, où chacun des deux frères, aidé de la collaboration intelligente et dévouée de sa femme, se trouve chef indépendant, responsable, exploitant deux branches distinctes d'affaires, ne se faisant pas concurrence, mais s'aiddant de leurs clients communs, de leurs relations, de leurs conseils.

Je ne connais pas assez la questino ni les affaires de ce commerce pour prendre sur moin de prononer; mais cet expérident me praissait fort convenable, toujours en supposant les conditions du traité raisonnablse et mêmes favorables. J'apprndrais avec une vive satisfaction que, apr ce moyen ou un autre, la paix est rentrée dans la famille.

Offrez, je vous prie, mes respectueux compliments à votre femme et à madame votre mère et croyez-moi toujours Votre bien affeectionné et tout dévoué

Ed Labrouste, S.B.


Place du Panthéon à Paris. SAINTE-BARBE
Paris, le 30 juillet 1864

Mon cher Emile

Vous êtes venu plusieurs fois pour avoir des mes nouvelles, et je vous en remercie. A mon retour de eaux j'ai été repris de ma vilaine bronchite, ma principale infirmité, condamné à garder la chambre, le lit souvent, le silence toujours. Je vais mieux depuis 2 ou 3 jurs; mais voilà les grands embarras d'une fin d'année de collège qui viennent m'accabler. Quand j'en serai débarasé, j'ira vous voir, vous, votre femme et votre mère.

Avant hier, votre frère est venu me faie ses adieux. J'étais, avec plusieurs professurs, en jury d'examen. Je ne lui ai parlé de vos malheureuses affaires que pour lui dire, ce que je vous dirai quasi, que c'est un de mes plus vifs soucis, un véritable cauchemar, et pour prêcher la modération, la patience et la paix. Et je ne pupis pas fair mieux, malheureusement.

Quand j'ai parlé de pacification, Madame votre mère s'est indignée. Elle vient de m'écrire 4 lettres, auxquelles, étant malade, je n'ai pu répondre, pour me reprocher assez vivemnt d'avoir conseiellé la division de la maison en deux établissements qui seraient gérés, d'une manière indépendante, mais sans hostilité, par chacun des deux frères, aidés de deux jeunes femmes intelligentes et dévouées.

Je ne voyais en effet que cette issue à tant de difficultés. Mais je n'ai point cherché à faire accepter mon opinion, à l'imposer ; je n'ai pas m^me conseillé l'opération, que je ne connais pas assez pour la juger. Qi les conditions sont inacceptabtables, si, comme le dit madame votre mère, ce serait pour vous une ruine certaine, il est certain que vous faites bien de vous abstenir.

Madame votre mère écrit que votre frère a gagné 700 000 francs. Y comprend-elle le vieux fonds de planches hors d'usage? A vendre tout cela, trouverait-il les 700 000 francs. Je ne connais pas ses en affaires. Mais eût-il, en poche, les 700 000 F, comment le forcer à se retirer, s'il vuet continuer les affaires? Tout cela s'est envenimé à mon bien vif regret; je regrette surtout de ne pouvoir que conseiller le calme, la modéation et la paix.

Je n'ai jamais songé fournir à votre frère de lettres de vous, pour en faire des armes contre vous. J'ai pu remettre une ou deux lettres de vous, pour lui faire mieux comprendre et votre position et votre demande. Je regrette bien qu'on s'en soit servi dans le procès, et quon se sont servi de mon nom. Le 12 ou le 15 aoeut, je serai quitte de tous mes embarras, et je tâcherai d'ailler vous voir, vous et madame votre Mère, pour vous fournir qulques explications sur le rôle que malgré moi on me fait jouer ici.

En attendant , présentez mes respecfts à votre femme et à votre mère, et croyez moi toujours votre affectionné et bien dévoué

Ch Labrouste (?) S.B.


M... le 1er septembre 1864

Mon cher Emile,

Je lis dans la lettre vous venez d'adresser à votre tante que votre frère qualifie la visite que je lui a faite de "visite de menaces". Comme je ne vous en ai pas rendu compte dans ce sens et que je n'ai pas l'habitude de metntir, je suis bien aise de vous rapporter en quelques mots ce qui s'est passé afin qu'à l'occasion vous puissiez lui donner, en mon nom, le démenti le plus formel, comme je lui donerai moi-même si nous nous retrouvions en face.

Ainsi que je vous l'ai dit, je trouvai de prime abord votre grère très raide et pas du tout le frère aîné chargé d'aider et de protégerr rson jeune fruère, mais au contraire bien disposé à profiter de tous les avantages que lui donnaient des conventions qui avaient peut-être leur raison d'être à l'époque où elles avaient été faites mqis qu'en n'en avaient plus maintenant.

Il m'entretint longuement et avec vivacité de faits assez insignifiants, mais sur l'observation que je lui fis de modérer ses expressions à l'endroit de sa mère et de son frère et que je ne lui avais demandé une entrevue que dans des idées toutes pacifiques, il deveint un peu plus calme et nous causâmes de l'objet principal de ma visite, c'est à dire des moyens possibles de vous mettre d'accord.

Je lui ai proposé, du moment qu'il ne voulait rien de commun avec vus, de vous rendre votre liberté et il s'y refusa.

A props du projet de vous céder une partie de la maison de commercie, il me parlu d'un prix qui me parut exorbitant, mais que je n'avais aucune qualité pour discuter, seulement, lui dis-je, dans le cas où vous vous mettriez d'accrd, vous céderiez à votre frère le bbail qui vous a été consenti d'un local qui se trouve près de chez vous. Oui me dit-il en fixant le prix à sa valeur et sous la réserve d'une portion dont je peux avoir besoin, car j'ai fait une bonne affaire je ne veux pas en faire profiter mon frère.

Cette dernière exigence m'irrita un peu et c'est là peut-être que votre frère pit prétexte pour qualifier ma visite de "visite de menaces" car je lui dis que je craignais bien que vous ne puissiez vous mettre d'accord et que la Justice ait à s'occuper du conflit quie s'élevait entre vous. Que c'était d'autant plus regrettable, surtout entre frères, que dans l'attaque comme dans la défense, il y aurait des mémoires, des plaidoieries, et dès lors des injures dont l'effet ne s'effaçait jamais.

Toutefois je dois vous dire qu'après avoir continué la conversation un instant il me dit qu'il soumettrait la situation à Mr Labrouste et me parut... des dispositions bien meilleures que celles qu'il m'avait témoigné jusqu'à ce moment.

Voilà mon cher Emile, la vérité vraie de ce qui s'est passé entre votre frère et moi, et il faut qu'il soit bien à bout de moyens pour qu'il en trouve un dans ma visite, qui n'a eu d'autre but, dans la forme que dans le fond, que de vous concilier.

Il pense peut-être que j'ai été votre conseil dans la direction de l'affaire et vous savez mieux que personne qu'il se trompe. Si j'avais été appelé sérieusemnt à donner mon avis, j'airais refusé de l'émettre, dans la croite qui'l soit trouvé trop violetn et déapprouvé par toutes ls auters personnse quie s'intéressent à votre cause.

Recevez, mon ami, mes embrassememnts d'amitié et faites en part à Joséphine et à votre gentil bébé.

Bien à vous.
Villiet

Henri Bouasse-Lebel, le capitaine d'industrie

BOUASSE Henri (père). dit Bouasse-Lebel, fils aîné

On peut le considérer comme le grand méchant de l'histoire. Encore faut-il reconnaître sa grandeur, et relever les circonstances qui l'ont durci.
<>BR> selon le cadre, transmis par p. Albaric: contracte un mariage que désavoua totalement sa mère, qui renie son fils aîné, et refonde une nouvelle maison avec le fils cadet

Le bâtiment de la maison Bouasse Lebel a été détrui- à mon avis, refait complètemnet à l'interieur) dans les années 50/6O, le directeur de l'entreprise en gardait le souvenir. archives parties aux décharges. A nsuite fondé l'association Corda, Conservation des objets religieux domestiques

Héritage ou rachat du fonds Basset

Un méchant homme

La postérité peut lui reprocher au moins deux choses:

- d'avoir sensiblement contribué à dévoyer l'imagerie religieuse à partir de 1850 jusqu'à 1940 environ, la mettant sans nuances au service d'un mercantilisme sans états d'âme; reproche d'autant plus grave qu'il héritait d'un fonds Basset qui, lui, avait cherché une certaine profondeur religieuse; l'oeuvre parle d'elle même, et les commentaires des auteurs (Seita, Vircondelet)

- d'avoir tout fait pour ne rien partager avec son jeune frère, et a fortiori, par la suite, pour aider son neveu Julien a sortir d'une situation délicate; la lettre qu'il écrit à Julie, quinze jours après la mort de sa mère ne se contente pas de froideur; faire des reproches à la défunte pour quatre livres, et réclamer un petit collet de fourrur bien ordinaire... la mesquinerie le dispute à l'impiété filiale.

Lette de Henri Bouasse-Lebel à Julien Bouasse

Monsieur,

Je vous retourne la facture des Pompes funèbres sur laquelle ne vois à faire utilement aucune obervation. Je vous remercie de l'envoi des tomes 37.38.39 et 43 de la collection des oeuvres de Bossuet (édition Lebel). Je constate qu'ils proviennent de ma collection et la dépareillaient.

C'est donc à tort que je croyais n'avoir prêtre qu'un volume à ma Mère; car il y a bien longtemps de cela. Dans tous les cas, je crois qu'il eût été naturel qu'elle me les rendît.

Néammoins je n'entends insister en aucune façon si madame votre Mère ne veut pas s'en dessasir. Si pourtant elle voulait y consentir, je pourrais lui offrir, en échange, une journée du Chrétien Lebel et une petite somme.

Vous m'avez demandé si je désirais quelque chose de la garde robe de ma Mère.

Ma femme lui a donné, au jour de l'an dernier, un petit collet en fourrur très ordinaire pour en remplacer un autre à peu près semblable qu'on disait perdu. L'ancien étant retrouvé, ma femme serait satisfaite que le neuf lui fût rendu. Mais c'est un simple désir sur lequel je n'entends insister en aucune façon.

Salutations

Bouasse Lebel Ainé
Auteuil 15 février 1898
Je vous accuse réception de cinq pages de signatures du convoi.

Un grand homme

D'une certaine manière, sans lui rien ne serait arrivé. Le fonds Basset était sans doute une chance extraordinaire pour un jeune homme doué pour les affaires. Ce n'était pas pour autant une partie gagnée d'avance. (lettre du père Labrouste). Les repreneurs d'entreprise qui réussissent passent pour avoir eu de la chance. Ceux qui échouent poour des incapables... Ce qu'a fait Henri Bouasse n'était sans doute pas àla portée de tout le monde. (un doute: c'est peut être Eulalie qui a fait l'essentiel)
C'est pour une part lui qui crée un marché dont rien avant lui n'avait vraiment prouvé l'existence. Qui récupère l'ensemble des actifs de "la rue Saint Jacques" pour en faire une entreprise puissance, certaineemnt créatrice d'emplois, et incontestablement exportatrice. Il fait travailler des artistes de valeurs (le cercle Saint Jean). Il les pousse, certes, vers le réalisme commercial, mais cela ne les empêchait pas de créer par ailleurs.
S'il est décoré de Albert le Grand/// ce n'est pas pour rien.

Il est père de famille nombreuse, ce qui n'est pas si courant à l'époque.

Les racines de la dureté

Il naît en 1828, d'une mère encore bien jeune (19 ans), marquée par le suicide de son père trois ans seulement plus tôt. Elle a épousé le prote de l'imprimerie... mariage de raison qui n'exclut pas forcément une communiion des coeurs. Ils vont avoir encore deux enfants, puis le père disparaît, maladie ou autre cause, alors qu'Henri n'a encore que huit ans.

Pendant dix ans, ils vont vivre pauvrement. Certes, elle est admirable, cette mère qui travaille jusqu'aux limites de ses forces. Mais lui est-il encore resté beaucoup de temps pour câliner son aîné?

Du point de vue d'un adulte, Henri a bien de la chance d'être admis au collège Sainte-Barbe. Collège d'enfants chics, d'excellente éducation, qui sauve son avenir compromis. En pratique, ce milieu a du être dur pour cet enfant pauvre. Au début des Illusions perdues, Balzac évoque ainsi les difficultés d'un collégien sans ressources, au milieu de camarables bien mieux nantis. Mieux habillés, aux loisirs luxueux, etc. Pendant qu'il retourne au petit logement de la rue de la Harpe et n'est certainement pas écrasé sous les jouets.

Le mariage arrive. Mariage d'amour, ou du moins d'élection, on peut le penser. Mariage d'ailleurs assez tardif (vers 1862, ////////////, il a 34 ans), mais que sa mère, selon le cadre Bousse-Lebel, ne supporte pas.

Et puis, le premier enfant ne vit que deux ans. Sans doute, à l'époque, la mortalité infantile est bien plus fréquente aujourd'hui. Ce petit Côme devait tout de même être bien aimé, pour qu'après une inhumation provisoire, ses parents fassent les frais d'une concession perpétuelle au nouveau cimetière du Montparnasse.Tout semble aller sans heurts après. Un des enfants au moins, est brillant. Mais d'un carctère solitaire et fantasque. Les autres ne se marient pas. Deux reprenent l'affaire, mais Henri sent peut-être assez vite qu'Albert et Aline ne seront pas de grandioses successeurs. Quant à son aînée, elle se marie, à son tour, hors du milieu familial. Du moins elle apporte sérénité.

Pas de quoi trouver non plus de satisfaction, sinon négative, dans les aventures où se lance sa belle-soeur et sa fille aînée. Henri y voit peut-être la fin d'une concurrence qui a dû toujours l'agacer. Mais enfin...

Notes dans : Catherine Rosenbaum-Dondaine Si Letaille paraît un créateur d'images pieuses nettement "engagé", militant, conduit à ce métier par ses propres convictions, Bouasse-Lebel a fondé sa réussite sur l'adaptation au goût du public.

Leader incontestable en boudieuserie saint-sulpicienne - comment dire autrement - la maison héritière du fonds Basset en 1846 s'est fait une spécialité dans l'imagerie destinée aux enfnts des catachismes: mais contrairemnet à Ch. Letaille, Bouasse-Lebel mise moins sur le sérieux du contenu religieux que sur l'adaptatino à sa clientèle enfantine. Il joue cartes sur table, dans son catalogue publicitaire de 1867: "Nous pensons que les imagse sont utiles surtout comme puissant moyen de propagande et que, pour ne pas manquer le but, il faut qu'elles agréent à ceux à qui on les offre." Et la maison présente les images en suites comme "une précieuse ressource pour ler parents qui veulent graver sans effort ni fatigue le catéchisme dans la mémoire des enfants, et pour les missionnaires qui ont besoin de parler aux yeux pour arriver jusqu'à l'intelligence de leurs néophytes". Les concurrents s'offusquent d'un succès obtenu au détriment du respect dû à la religion: ainsi Schulgen et Schwan, qui se consacrent à la diffusion en France des tableaux religieux des Nazaréens de l'école de D¸sseldorf, dénoncent vigoureusemnt les "puérilités de mode à cette heure". Voici ce qu'ils opposent en 1856 aux maisons saint-sulpiciennes dont Bouasse-Lebel est chef de file (L'art chrétien et l'école Allemande, par Bathild Bouniol, Paris, Schulgen, 1856, p. 65). "Il n est pour l'imagerie religieuse comme pour la peinture, c'est un commerce fort avantageux assurément à qui l'exerceeze, mais qui ne turne pas toujours au profit de la Religion et de l'Art. Pour ls grandes images le plus souvent ce sont de détestables gravures, absurdes copies ou ridicules originaux, qui nous montrent, à la grande jubilation des sceptiques, les personnages les plus vénérables, aec des tes types mignards, des formes et des accoutrements tout à fait invraisemblables, inouïs, grotesques. Maintes fois dans les églises de province, de Paris même, nous avons rencontré de ces chemins de crois, devant lesquels comme chrétien et comme artiste, nous passions humiliés et indignés, presque tentés de décrocher le tableau pour le tourner contre le mur. Et c'est pis pour la petite imagerie. Qui n'a pas vu, aux vitres des boutiques, de ces images multicolores, enjolivées par toutes sortes de dentelles, guillochis et autres menues fanfreluches, au milieu desquelles, entre ces ornements parasites, s'encadre une figurine sans carractère et sans expressino qui est censé repérsenter ou la Vierge Sainte, ou l'Enfant Jésus, ou quelqu'un de nos illustres patrons! La légence au bas nous l'assure. que dire de toutes les autres puérilités de mode à cette heure...

On jugera sur pièces, dans l'exposition, où grande place a été laissée, pour la période second Enpire, aux images Bouasse-Lebel.

Sous la Troisième République, la maison Bouasse-Lebel continue à prospérer, s'adaptan tà un marché que le bouleversement politico-religieux qui suit l'effondremnet de l'Empire affecte en profondeur. La mise en place progressive de l'école publique laïque obligaoire retire pour de bon à l'Eglise son leadership en matière d'éducation des enfants. La "Religion" c'est "l'autre monde" dans la société "profane" qui prend en charge désormais toute la vie, de la naissance à la mort ; la maiso Bouasse-Lebel diminue en proportion le nombre de "sujets" pour catéchisme, mais diversifie dans le même temps à l'extrême l'éventail des présentations d'un même thème. Ce n'est plus l'usage spécifiquement religieux qui commande la production, mais l'usage social: destinée aux enfants, l'imag n'est plus l'aide-mémoire de la leçon, mais simple bon-point; l'échange ou le don d'images pieuses est le signe d'appartenance à la même grande famille des "bien-pensants" en butte à l'hostilité du monde. Bouasse-Lebel mise d'abord sur l'adaptation au goût et à la bourse de la clientèle pour qui l'image devient objet-souvenir, moins encombrant qu'une statuette - mais encadrée sur la table de nuit ou montée dans un cartonnage approprié, elle en est un succdané- , moins chère qu'une médaille - que l'image imite d'ailleurs volonties en offrant une tête de Vierge, d Christ ou d'angelot, en médaillon doré ou en relief, souligné alors d'une pieuse sentence attribuée au hasard à un saint ou un Monseigneur.

Une certaine retenue austère est de mise pour les images mortuaires, mais les images de communion sont d'une extrême diversité, du chromo le plus criard à la douceur la plus suave, de l'image la plus richemnet ornée, la plus "futile", dont la recherche dans le décor et la raretét du matériau font toute la valuer, à la plus noble" dans la simplicité d'une reproduction sépia: ainsi les images qu'édite, à partir de 1899, la maison Bouasse-Lebel pour la Société Saint-Jean, groupe d'artistes "engagés" dans le plus remarquable sera le peintre Etienne Azambre, désireux de revenir à un authentique "art chrétien" vraiment "édifiant". Pour l'éditeur, il est clair que ce retour au "pur religieux" est un argument de vente supplémentaire auprès d'une clientèle culturemment évoluée. Le client et roi: bien loin de se laisser inspirer par leur foi chrétienne, les artistes, por voir leurs projets retenus par l'édteur, sont incités à traiter "les sujets les plus fréquemment demandés" ( cf. Bulletin de la Société Saint-Jean, dec. 1905). Par exemple, pour les "souvenirs de première communion": La Cène, Le Christ et Saint Jean - Les disciples d'Emmaus - Le anges adorant le Saint Sacremnt - La communion dans les catacombes. Et on spécifique :" Eviter les premiers communiants en costume moderne!".
Si la communion solennelle d'alors peut appaaître d'abord comme une fête socilae, où on respecte un rite et des convenances, d'autres rassemblements religieux donnent lieu à l'

Noter dans les "Souvenirs d'enfance et de jeunesse" d'Ernest Renan, à propos du petit sémainaire de Mgr Dupanloup: "Mes vieux prêtres (à Tréguier, où il est né), dans leur lourde chape romane, m'apparaissaient comme des mages ayant les paroles d'éternité; maintenant, ce qu'on me présentait, c'était une religion d'indienne et de calicot, une piét musquée, enrubannée, une dévotion de petites bougies et de petits pots de fleurs, une théologie de demoiselles, sns solidité, d'un style indéfinissable, composite comme le frontispice polychrome d'un livre d'Heures de chez Lebel" (il écrit cela vers 1880, se référant à des souvenirs de 1838).

Emile Bouase, le jeune

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Julien, le sauveur

En 1895, la maison Bouasse Jeune va mal. Julien reprend les affaires, grâce à des fonds fournis notamment par le cousin Albert Prudhomme. Il parvient à rétablir la prospérité, en tous cas des affaires saines, qui mettent toute la famille à l'abri du besoin. <

En 1911, il prend dans la maison Edouard Gandilhon, deuxième époux de Marie Bouasse.

A partir de 1925, l'avenir de la maison se dessine autour de Jacques Berger, fils de Marie et de l'architecte Marcel Berger. Julien forme Jacques, l'envoie en tournée commerciale au Canada et aux Etats-Unis, où il reçoit un excellent accueil.

Jacques introduit différentes innovations ches Bouasse jeune. Les unes inspirées des tecniques de gestion américaines (fiches de stocks), d'autres de sa passion du bricolage (four pour cuire certaines images "vernies", réalisé pour une partie en Meccano), de la photographie et son engagemnet aux Scouts de France. Julien, âgé, ne contrôle pas bien ce neveau inventir, et les affaires semblent moins favorrables, rendues plus difficiles aussi par la crise de 1929. Le reste de la famille n'est pas prêt aux investissements que souhaiterait Jacques. Bien au contraire, elle souhaiterait dégager plus de profits à court terme, notamment en reprenant des montants mis en réserve.


HV
Ma chère Joséphine,

Je ne sais comment m'exuser d'être restée si longtemps sans te remercier ansi que tes enfants des voeux que vous nous avez envoyés au 1er janvier. Je sans ma chère ami, que le délai voulu est passé, et que tu vas peut-être trouver que c'est de l'histoire ancienne, mais il n'est pas trop tard, du moins je l'espère, pour vous envoyer en échante de votre souvenir mon affection et ma reconnaissance pour l'intérêt que vous prenez à ma santé.

Je regrette que ce ne soit pas le tour de Briollène? pour y venir passer vos vacances. Je connais vos projets et jeles crois trop dans goût de ms neveux et nices pour pouvoir peser dans votre détermination. L'aqnnée prochine, j'espère être plus heuruse.

As-tu terminé les comp de la grace.. ; tu sais ma bonne amie qu eje suis toujours à ta disposition pour renouvelr ta provision, surtout ne crais pas de me déranger.

Clotilde est toujours souffrante, elle a des douleurs dans les genoux, mais elle supporte son mal avec patience, parce qu'elle grandit beaucopu, elle a été bien heuruse de recevoir des nouvelles de son aie Julia. Elle va lui répondre sous peu.

Notre volontaire va très bien, il a engraissé au régiment, mais il trouve que c'set un méier abrutissant, il aimerait mieux son séjour à Paris, où il trouverait si bon accueil. Quant tu auras un petit moment de disponible, un de toi me ferait plasir.

Adieu, ma chère Joséphine, ... amitiés à Emile et à tes enfants. Reçois toute mon amitié.

M. Villiet..
Ton oncle se joint à moi pour vous embrasser.

Pais, le 8 juillet 1875 (sur papier à lettres Emile Bouasse jeune)

Madame et chère Maman,

Il y a un mois, après trois ans de silence, j'ai répondu à une de vos dernières lettres. J'avais cru y mettre tout ce que je possède de bon sens et d'affection.

Votre réponse m'a prouvé que j'avais raison de me taire.

Ce n'est donc ni superbe ni indifférence qui m'ont empêché de vous écrire, c'est ma convicion quil n'en peut rien résulter de bon.

Jamais, je vous le déclare, je ne m'habituerai à ce jet continu de reproches et d'accusations.

Je ne les crois pas justes et l'émotion quils me font éprouver étant malsaine, je veux la supprimer.

Je finis ma lettre comme la dernière: Voulez-vous de la déférence et de l'affection, les coeurs sont ouverts et tout prêts.

Votre dévoué et respectueux.

Emile Boussasse Jeune


Paris, Sainte-Barbe, le 15 septembre 1897

Mon cher Emile,

J'avais prié votre mère d'employer, si cela était possible, le fils d'un de nos bons et très pauvre voisins, le jeune Legrain, que nous connaissions sous de bonsd rapports. Voilà 2 ans (?) et demi qu'il est dans votre maison, où il était devenu ouvrier imprimeur lithographe. Mais, ces jours-ci, il a ce cessé de faire partie de votre personnel, et nous le regrettons, le vieux père Legrain n'ayant que sous fils pour soutien.

Vous comprenez vien que je n'entends pas vous faire aucune violence, ni plaider la cause d'un ouvrier dont la conduite et le travail ne vous satisferaient pas.

Je n'entends pas gêner votre autorité indépendante, mais si la chose est sans inconvénient, voyez s'il y aurait moyen, de remplacer ce jeune Legrain ou de lui procurer ailleurs quelque travail analogue.

Votre affectionné et bien dévoué.

Labrouste ... SB



Julien Bouasse, le sauveur de Bouasse-Jeune

La situation au dbut du siècle.

Emile meurt en 1881. Son épouse se lance, avec sa fille aînée Julia, dans des aventures économiques ruineuses.

Julien relance l'affaire, en 1895, avec l'aide d'Albert Prudhomme (cousin germain par sa mère). Il a soin d'y associer ses frères et soeurs;

La situation reste passablemnet bloquée par la durée de vie élevée des aïeules, dont les époux meurent bien avant elles.

De manière semble-t-il assez inattendue, la mort d'Eulalie Lebel fait apparaître une créance de 150 000 F sur Joséphine Vielle. elle se traduit en pratique par une forte créance d'Henri Bouasse-Lebel sur sa belle-soeur. L'accord se fait pour attendre l'héritage de Mme Vielle. Celle-ci survient en 1898, mais les fonds s'avèrent insuffisants pour apurer tous les comptes, et Julien devra continuer à gérer Bouasse Jeune sans disposer d'une totale aisance.

Après quoi, les affaires vont aller plutôt bien jusqu'en 1938, bien qu'avec des disputes assez fréqentes.

BOUASSE Julien, dit L'oncle Bouasse, par Jacques et Paul Berger

Il naît le 2/10/ 1867 à Paris. Uné période de belle aisance pendant sa jeunesse.
Il vit à l'époque de Flaubert, de Zola. De Mauriac vers la fin?

Il n'a connu aucun de ses grandes pères, mais ses deux grands-mères seront là jusqu'à ses 21 ans pour sa grand-mère partenelle, 29 ans pour sa grand-mère maternelle. Ce qui compliquera les choses, tout en ayant peut-être évité une faillite complète et définitive de la famille. Car sinon, il est probable que Julia aurait pris des engagements encore plus catastrophiques.

Deuxième enfant de la famille, il vient après Julia, son aînée de trois ans, et devant René (deux ans plus jeune) et Marie (six ans plus jeune).

A 16 ans il perd son père. Riche enterrement au Père Lachaise. A 35 ans, il perd sa mère.

Puis il voit sa mère et sa soeur aînée dilapider la fortune de la famille, dans des aventures industrielles malheureuses.

Son frère René se marie mal. Avec une dame Ernestine Benoit dont nous ne savons rien. Atteint de tuberculose rénale, il se retire à Alès.

Il se marie avec une demoiselle Verschave le 24/5/1905

En 14-18, il est trop âgé pour être mobilisé.

A 50 ans, il embauche son neveu, Jacques Berger, où il voit son successeur.

Sur le tard, il se marie. avec une demoiselle Verschave.

Tous deux considérés comme avares. Episode Paule Berger, chacun des deux lui faisant un petit cadeau de naissance en cachette de l'autre.

Il meurt le 19/1/38. Enterré le 21
Sa femme (née le 19/4/86)mourra peu après lui.

Le Garrry 7 7br 1893

Mon cher Julien

Ma concierge m'a bien remis ta carte samedi soir. Comem toi j'avais à voter le lendemain et je n'ai pas été plus heureux. La défaite de nos deux candidats a été occasionnée par les nombreuses abstentions.

Je suis ici pour toute la semaine. NOus reviendrons dimanche avec mes invités et comme aucahun aura sa petite bourriche je ne pourrait penser à vous qu'à un autre voyage, à moins que tu n'aies quelques jours je disponibles pour venir chasser les 1ers jours d'octobre pour faire également ta bourriche.

Ta tante me dit qu'il a été convenu avec ta mère qu'elle viendrait les 1ers jours d'octbre avec Marie. J'irai vous voir les premiers jours de la semaine prochaine car ta tante va écrire à Madame Legncre pour les inviter pour le 2 8bre ain qu'elle se touve au Garry avec ta mère.

Nous avons passablement de gibiler surtout des lapins. Les perdreaux partent de très loin et son difficiles à tuer. Il fait une chaleur accablante comme il y a quelques années quand tu es venu, pour moi je préfère les mois d'octobre-novembre.

En attendant le plaisir de vous voir, je te serre la main d'amitié. Ton oncle et ami. A. Prudhomme

Lettre d'A Prudhomme à Julien Bouasse
Paris 16 février 1894

Mon cher Julien

Je ne comptais pas sur une demande de fonds de votre part en ce moment. Au contraire je m'attendais à recevoir les intérêts habituels qui vont échoir le 1er mars et je m'étais arrangé en conséquence d'autant plus que nous avons beaucoup de demandes de fonds de nos clients.

Je consens donc à vous prêter les 2000 F que tu me demandes, mais à la condition expresse que tu me les remettras comme tu le dis le 10 mars prochain avec les intérêts qui sont payables le 1er mars, autrement inutile de les envoyer chercher.

... amitié A. Prudhomme

Lettre de Félix Drelon à Julien Bouasse
Chalons le 12 aout 1894

Mon cher Julien

En même temps que ta lettre j'en recevais une de ta soeur m'accusant avec une violence inouie de mensonge et de diffamation.

Madame Potelet me demande cependant d'écrire à sa grand-mère pour rétracter mes calomnies et elle paraît désirer que j'indique à Mme Vielle les arrangements pris avec vous.

Malgré le ton de cette lettre, malgré l'injustice et l'inexactitude des reproches qu'elle renferme que je n'aurais jamais compris ans ton mot d'expllicatoni, j'ai pensé cevoir écrire à ma tante.

Je t'envoie les deux lettres destinées à Julia et à Madame Vielle, et je te prie de les faire parvenir à destination après en avoir pris connaissance.

En ce qui concerne l'hypothèque, il faut que M. Potelet acte (?) ta mère devant un juge de paix et en vertu de l'article 7 du code de procédure civile, celle-ci déclarera consentir à l'extension de compétence.

Je songe que Châlons pourrait être aussi bien choisi qu'un arrondissemnet quelconque de Paris. La citatiaon serait délivré à mon étude et peut-être la discrétion serait-elle plus complète. Mais je préfèrerais cependant que la chose se passe en dehors de moi. Etant donnée l'attitude de ta soeur à mon égard, je crains des difficultés.

Tu pourrais voir à ce sujet Lacambree, 10 rue d'Hauteville qui est très au courant de ces questions de justice de paix et d'enregistremnet.

Si tu as absolument besoin de mon concours pécuniaire pour quelques jours, tu peux y compter. Je n'ai pas fait ce but le remboursement dont je t'avais parlé.

A ta mère et à Marie mes souvenirs les plus sereinement (?) affectueux et cordialemnet à toi.

F. Drelon

Peut-être feras-tu bien de me retourner la lettre desinée à Julia pour qu'elle porte le cachet de Châlons; ou vien alors mets-là à la poste dans un train de la gare de l'Est; elle n'aura ainsi qu'un moindre retard.

Letre de Félix Drelon à Julien Bouasse
Chalons, le 23 septembre 1894
Mon cher Julien,

Hier j'ai vu Mr le juge de paix, et il est entendu que nous rendrons lundi, si ce jour te convient, dans son cabinet sur les deux heures de l'après-midi.

Tout se passera donc aussi discrètement que dans une étude de notaire.

Mais j'ai reçu deux lettres: l'une de Potelet me demandant de lui expliquer le mécanisme de l'emprunt projeté et de lui faire connaître la valeur de la garantie proposée.

L'autre de ta mère s'élevant contre toute idée d'hypothèque.

Je réponds à la 1ere une lettre que je te charge de remettre.

Quant à ma cousine Bouasse, je te prie de bien lui dire que le procédé que nous emploierons est l'un des plus discrets.

Cependant réfléchis bien. Peut-être vaudrait-il mieux un acte notarié au point de vue du crédit. Les droits d'enregistrement étant les mêmse (1,25 p. 100) la différence ne portera que sur les droits de timbre de la minute et de la grosse et sur les honoraires du notaire.

Je prends une bien vive part, mon cher Julien, à tous tes ennuis. Dis bien à mon cousin que si je n'essaie pas de détourner les Potelet de leur idée de garantie, c'ets que je crains de les désobliger et peut-être de les empêcher de réaliser le prêt.

Si tu juges ma lettre trop catégorique, ne la remets pas. Renvoie la moi par courrier en j'en écrirai une autre. Et même, pour gagner du temps, conserve-là et télégraphie moi d'écrire plus en rose.

C'est tout de même bien délicat. Propose donc à ton beau-frère de faire inscrire votre hypothèque légale, et puis de lui signer avec ton frère René un cautionnement de ta mère.

Mais bien entendu ne vous engagez pas au delà ce ce que votre hypothèque pourra produire.

C'est plus simple, moins coûteux, et tout aussi efficace puisqu vous êtes créanciers éventuels de ta mère, à vous deux, de 40 000 F.

Pour préparer tout cela si tu le veux, viens lundi. Sinon vas voir Lacambre de suite. Cette dernière idée, celle d' l'hypothèque légale, me semble la meilleure; tu sais que nous l'avions déjà exminée; je ne sais plus pourquoi nous l'avions délaissée. (La seule chose q uie manquerait à cette garntie, c'ets comme pour l'hypothèque judiciaire, l'engagement ...?... des autres co-propriétaires indivis.

Cordialement à toi . F Drelon

Félix Drelon à Julien Bouasse, le 26 Janvier 1897
Mon cher Julien,

Mon silence ne signifie pas indifférence. Mieux que la parenté, la sympathie des caractères, la similitude des goûts, la communauté des déceptions, les couprs répétés de la malchance, nous ont unis par des sentiments d'amitié tels, que l'éloignemnt, l'absence de relations, les soucis d'existences diverses, les préoccupations de la lutte n'ont pu les rompre malgré leur relâchement apparent.

Et c'est souvent, bien souvent, que ma pensé t'a suivi dans les phases de la convalescence que tu achèves dans le pays où fleurit l'oranger; mais où pour cet hiver avec ta veine habituelle tu trouves l'ouragan, la tempête et jusqu'à la neige. Enfin ta nature robuste de délivera de cette crise; chez toi l'âme a usé le fourreau; moi qui te connais mieux qui quiconque, sans être médecin, puis affirmer que le calme dans ta vie morale t'assurera la guérison, et que le succès de tes efforts pour tirer les tiens de l'abîme où les entraînaient des fautes qui ne t'étaient pas personnelles t'assurera la santé.

Tu t'intéresses à ce qui me concerne; en deux mots, mon étude m'a donné des résultats imprévus.; j'ai réellement gagné de l'argent, chose incroyable et dont je me supposais bien incapable. Actuellement je suis installé dans des conditions très convenables, et une chambre d'ami t'éttand pour ce printemps, un jardin et quelqus promenade dans les plaines de la Champapgne te permettront d'emmagasiner assez d'oxygène pour affonter les émanations de l'asphalte parisien.

Mais en Auvergne, je n'ai eu que de mauvais déboires; c'est désolant de sentir une sitaution se fondre et de se dire que jusqu'au moment de l'effondremnet final il n'y a rien à tente. J'ai laissé passer l'heure des résolutions héroïques, et tu des que des femmes intelligentes peuvent pousser l'inconscience jusqu'à traiter en adversaires deux qui essaieraient, bien vainement d'ailleurs, de leur dessiller les yeux. sic fata voluerunt.

Les quatre enfants, dont trois filles, qui sont à ma chare, s'élèvent comme de jeunes bohémiens; je voudrais bien cependant leur éviter les misères de la bohème, et peut-être cette préoccupation me fera-t-elle revenir à Paris si j'y trouvais une osition modeste mais sûre. J'estime que rien n'est dangereux comme d'être élevés avec les apparences de la fortune pour des enfaits qui n'auront tout au plus que des éléments de travail.

Nous l'avons éprouvé pour nous-mêmes, et nous sommes même de ceux qui ont su le mieux s'en tirer.

Me voilà à radoter. Que veux--tu, je cause avec toi à coeur ouvert, et ici personne à qui faire une confidence, l'on ne me comprendrait probablement pas et sûremnet mes effusions me nuiraient.

je suis un homme d'affaire sérieux, posé, estimé parce que l'on me suppose fort; j'ai fait des jaloux, des curieux, des mécontents; si je montraits le défaut de la cuirasse, avec quel empressement l'on me pourfendrait. Et que deviendrais-je ensuite puisqu'en fait de valurs, je n'ai que celles que l'on me prête.

Si de correspondre ne t'ennuie pas, écris-moi un peu plus longuement et plus souvent et je de répondrai aussi exactement que possible. J'oubliais de te dire qu'à Biarritz tu avais omis de mettre ton adresse su ta lettre, et que c'est ainsi que j'ai attendu si longtemps avant de t'écrire.

Au revoir, mon cher Julien, soigne-toi et viens au plus tôt finir ta cure à Châlons; cordialemnet à toi.

Félix Drelon

(Sans doute brouillon d'une lettre, de Julien à Albert Vielle) vers 1901 Mon cher Oncle

Je te serais reconnaissant de bien vouloir soumettre à Bonne Maman les réflexions suivantes: En 1895, grâce au concours donné par elle, par mon oncle Prudhomme et par toi, nous avons pu rétablir une situation un moment compromise, et assurer à notre maison de commerce une marche régulière, des bénéfices normaux, et un crédit très prospère.

Mais la mort de Mad. Vve. Bouasse Lebel a rendu monsieur Henri B.L. héritier d'une somme de 97 000 en une créance sur ma mère, remboursable en dix ans sur ma mère, remboursable à partir de cette année. Or les charges très lourdes représentées par les engagements de ma mère antérieurs à 1895, et auxquelles elle peut faire face grâce aux intérêts que lui fournhissent la maison de commerce, absorbent tous ces intérêts. Et on ne peut demander à la société que je dirige, de lui en fournir davantage.

La question à l'heure actuelle se pose donc ainsi: où Mad. Bousse peut-elle truver les ressurces nécessaires au remboursement de la créance B.L. ? Chez qui rencontrera-t-elle encore un appui, si non chez sa mère. Sa protection naturelle".

Bonne Maman peut-elle lui donner cette aide nécessaire, et comment? Je crois pouvoir démontrer qu'elle le peut facilement, et sans rien compromettre.

Il me faut pour cela citer quelques chiffres. S'ils ne sont pas rigoureusement exacts (je n'ai pas le moyen de les contrôler), du moins sont-ils tout près de la vérité.

Le revenu de la maison de la rue St Honoré est d'environ 42 000 F net.

Bonne Maman dépense de son plein gré, environ 10 000 F
Elle fait à Julia une rente de 3 000 F
Elle paie du Crédit Foncier, je crois 16 000 F
en en 1902 12 000 F
---------------------
25 000 F
Il lui reste donc environ 13 000 F d'excédent, et l'année prochaine il lui en restera 17 000 F.

Si elle met cet argent de côté, ce n'est certainement pas pour thésauriser, ni par amour du lucre, mais par esprit d'économie et pour augmenter le patrimoine qu'elle laissera à ss enfants. C'est ce que font tous les parents sages à l'égard des enfants sages. Nous ne pouvons que l'en remercier, ayant pleine confiance en elle puor faire valoir nos intérêts.

Mais il peut se présenter un moment où nous avons un intérêt encore plus grand à lui demander la distribution anticipée d'une partie de ces réserves qu'elle accumule pour nous. En distribuant à ses enfants chaque année, une somme de 12 000 Fpar exemple, 4000 F à chacun elle permettrait à maman de faire honneur à de très anciens enagements, lui assurant par là un repos qu'elle a bien gagné ; et d'autre part ni mon oncle Prudhomme ni toi ne pourriez trouver désagréable de toucher tous les ans une somme de 4000F bien qu'elle ne vous soit pas nécessaire.

Cette distribution correspondait assez bien aussi à l'idée que nous nous faisons tous de la tâche conservatrice que Bonne Maman a bien voulu assumer en acceptant de gérer les intérêts indivis de ses envants, avec les siens propres.

Donc, sans diminuer son patrimoine, sans aucun sacrifice personnel, sans compromettre en quoique ce soit l'oeuvre édifiée par mon grand père, sans qu'on puisse lui reprocher la moindre partialité en notre faveur, Bonne Maman peut tenir généreusement son rôle maternel et rendre un service considérable à l'un de ses enfans, et par suite, à quatre de ses petits enfants. Comment ne le voudrait-elle pas ?

J'ai préféré ne pas lui adresser cette lettre directemnt, confiant que tu saurais la lui remettre au moment le plus opportun, vu son grand âge et son état de santé. Mais je suis à sa disposition pour causer de tout cela avec elle. Même, si elle jugeait bon que ma proposition fît l'objet d'un petit conseil de famille, il nous serait facie de nous réunir tous chez elle, avant les vacances.

Je te prie d'agréer, mon cher oncle...


POTELET

Les Potelet sont prisonniers à Lille pendant la guerre de 40. Par méfiance, ils jettent tout ce qui pouvait être métallique dans la Lys
sous la houlette du préfet
Andrée Potelet, savait dessiner?

CARLIER Pierre-Louis
surnommé Pilou dans son enfance
Ceux qui sont restés en province.
était sympathique, modeste, humble

Jacques Berger, la fin d'une époque



Les Berger n'ont pas fait le poids. Les Touchard n'ont pas fait de sentiment. Les Carlier ont arbitré. Mais un rôle majeur a été tenu par Mme veuve Julien Bouasse et la famille Verschave, aidés par Maître Tesmard. Ils seraient allés jusqu'à la falsification du testament.

En 1938, Julien décède. Jacques, légataire universel, se croit assuré de conserver la direction de l'affaire. Pour avoir la majorité au conseil, il compte sur une part spécialement mise de côté à cette intention par son oncle.

Tout ce montage s'avère illusuoire. Les statuts et le répartition des parts ne permettent pas cette transition. Jacques doit aussi préserver la position dans la société de son beau-père Edouard Gandilhon. Les Touchard entendre récupérer l'affaire et l'entente s'avère aussi impossible que celle d'Henri et Emile 74 ans plus tôt. Jacques renonce à son rôle de légataire universel et démissionne.

Il se lance de son côté dans l'édition, après une série d'épisodes difficiles. Marcelle prend la gérance de Bouasse Jeune. Et tout le monde s'enfonce dans les années noires de l'occupation.

Rêvons un peu au puissant gorupe audiovisuel que pourrait être aujourd'hui la maison Bouasse si le réalisme commercial de Macelle Touchard avait pu se combiner avec la technicité créative de Jacques Berger. Séparés, ils ont réussi à faire survivre d'une part la boutique de la place Saint Sulpice, de l'autre à lancer des collections d'images originales. Mais leur oeuvre n'a survécu ni à l'un ni à l'autre, malgré leurs efforts.

L'entrée de Jacques Berger chez Bouasse Jeune
(Extraits d'une lettre envoyée à la Nationale Vie au moment de la liquidation de retraite, vers 1860)

... nous tenons à vous préciser que M. Berger est entré dans la Maison en décembre 1921, qu'il a subi une formation accélérée, ce qui lui a permis d'assurer au pied levé la tournée de l'Ouest au décès subit du représentant de cette région, M. Liermain. (La carte professionnelle de VRP lui a été délivrée à cette occasion le 11 octobre 1922, sous le no 5671, par la Préfecture de police).

Après son retour du service militaire, en novembre 1924, M. Berger s'est consacré à l'étude de la clientèle étrangère afin d'accompagne notre voyageur en titre en Amérique du Nord, M. Herbout, pour représenter le chef de Maison aux Etats-Unis et au Canada.

Après un séjour de trois mois outre-Atlantique, M. Berger a pris des fonctions qui peuvent être assimilées à celles de fondé de pouvoir (avril 1925).

La situation en 1938. Auraient-ils pu s'entendre ?

Sur le papier, une stratégie acceptable par tous, avec un niveau d'investissement raisonnable et une répartition plus équilibrée des rôles et des revenus semble possible. Psychologiquement, Marcelle et Jacques étaietn trop éloignés l'un de l'autre.

Jacques, s'il avait toujours joui d'un niveau de vie confortable, avait accumulé les malheurs, ce qui ne le mettait dans une position relativement faible, même au plan de la santé. Orphelin à 2 ans, marié trop jeune à une femme trop jeune, il a perdu successivement quatre enfants en bas âge, après son aîné Marcel et avant le second survivant Jean-Marie. Les biens patrimoniaux ont fondu au fil des ans: une maison à Fontainebleau vendue dès la mort de son père, une moitié de maison à Valenciennes reçue en dot, mais qui disparaît dans la faillite d'un oncle... La naissance d'un troisième fils en juillet 38 ne facilitait pas la vie d'un ménage déjà bien épruvé.

Il aurait voulu continuer les investissements, remonter les collections. Donc demander des efforts à la famille. Sa position eût été plus défendable si ses précédentes initiatives avaient mieux prouvé leur rentabilité. En outre on lui reprochait de mener un train excessif: voiture, voyages à l'étranger (notamment en Allemagne, l'été 38). Enfin, il avait la contrainte d'assurer à sa mère ses seuls revenus, par le truchement de son beau-père Gandilhon. Et puis, comment obtenir des investissements à une époque aussi troublée?

Les autres membres de la famille voulaient tirer de l'entreprise des revenus plus importants à court terme. Et Marcelle, poussée par son mari, désirait el rôle et les revenus de la gérance. En outre, elle n'était sans doute pas mécontente d'apporter la revanche de son père René qui, dit-on, jalousait un peu les succès de Julien et avait dû souffrir de sa situation matrimoniale moins régulière dans une famille bien pensante.

Bref, on voit mal comment l'entente aurait été possible. Julien seul aurait pu (et encore...) construire de son vivant un arrangement viable. Mais il était déjà âgé, et sans doute éprouvé par une vie entière consacrée à cette maison dans des conditions toujours difficiles.

Note de Jacques Berger

>pour le projet avec Dédé Gagnebé

Considérations générales Le marché de l'image religieuse en France à l'heure actuelle est occupé par trois genres de maisons:

1ƒ = Le groupe ancien des trois affaire St Sulpice: Bouasse-Lebel, Bouasse-Jeune et Boumard. La première est depuis longtmpes l'instrument de financiers douteux et a perdu les 3/4 de sa réputation. La seconde va se trouver au départ de fin janvier avec une collection considérablement appauvrie et sans direction. La troisième, par la carence des deux premières a pris une bonne place, mais s'égare vers un style moderne outrancier que renie le public religieux, et c'est d'autre part une affaire de petite envergure à faibles moyens.

Ces trois affaires sont, toutes les trois, minées par des frais généraux écrasants dont elles ne peuvent se débarasser et qui les paralysent parce qu'ils ne sont plus en proportio avec leur chiffre d'affaire. Celui-ci a baissé considérablement en volume en raison de la concurrence italienne et de la perte totale du marché de l'exportation. Elles ont des procédés de fabrication anciens, des méthodes de vente surannées, pratiquent des prix impossiblese en arison de leurs frais; elles ne peuvent pas reprendre la partie du marché d'exportation qui reste encore ouverte à l'imagerie française.

2ƒ = La concurrence des Abbayes belges et des maisons italiennes. Les images des Abbayes semblent avoir fait leur temps; elles ont surtout réussi dans une clientèle limitée, celle de l'élite et du clergé.

Les italiens par contre sont redoutables. Ils ont des moyens puissants surproduisent, vendent la même image, sans texte, dans tous lse pays et à des prix invaisemblables. Mais leur image est une image industrielle, sans caractère mais commerciale. Ils ont saturé le marché. Aussi tous les représentants, aussi bien de France que de l'étranger, réclament-ils a cor et à cri une image nouvelle qui ait un peu plus de fantaisie et un peu plus de caractère religieux.

3ƒ = Une ou deux petites affaires françaises qui font de l'image commune de mauvaise qualité qu'elles vendent strictement dans les grands magasins et les uniprix, clientèle dont l'équilibre financer est douteux à l'heure actuelle.

En face d'une telle situation, il y a place pour une affaire neuve qui saurait produire l'image que l'on demande et à des prix raisonnables, image bénéficiant de la technique moderne, de procédés de vente neufs, du renouveau dans le monde religieux où tout une activité nouvelle a pris naissance: églises modernes, mouvements de jeunesse, éducation moderne dans les séminaires, etc.

Depuis plusieurs années, j'avais préparé l'exécution de ce plan chez Bouasse-Jeune. C'est pourquoi je n'avais pas renouvelé le vieux stock, taché de liquider les vieilles séries, abandonné les vieux procédés, tandis que je construisais les éléments d'une production entièrement neuve.

Mais qui connaissait ce plan et la tactique suivie, aprmi les actionnaires de Bouasse-Jeune? Personne. Mon Oncle, qui avait 71 ons, ne voyait que les choses de loin; et il y a déjà un an qu'il est mort; puis il n'entretenait pas ses associés d'autre chose que des questions financières. Monsieur Gandilhon ne venait plus qu'une fois par mois pour surveiller la comptabilité. Les autres associés n'ont jamais voulu écouter ce que je voulais leur dire, persuadés apr je ne sais quelle malignité, que je n'avais d'autre intention que de les tromper.

Si bien qu'ils m'ont fait partir au moment où le vieilles séries disparaissent et où les nouvelles ne sont pas sorties de mon cerveau ou commencent à prendre corps chez les artistes, qui me sont attachés à moi personnellement puisqu'il s'agit d'une collaboration très spéciale, et dont le nom de plusieurs est même ignoré chez Bouasse.

Le plan que je m'étais tracé et dont l'exécution est commencée, ne demande qu'à prendre jour. Mais sa réalisation est commandée par des obligations commerciales.

Les voyageurs partent fin janvier pour la saison des communions, la plus importante. Si nous n'étions pas prêts à fin janvier, mes images de communion acituellement sur changier ne seraient plus à l'ordre du jour l'année prochaine. L'occasion qui se présente aurait disparu. Les éditeurs du quartier connaissent déjà mon départ. Ils ne manqueraient pas d'en faire leur profit, tandis qu'aucun d'eux ne peut s'imaginer qu'une affaire nouvelle peut démarrer dès janvier.

Voici quelques conditions pratiques:

Forme et constitution de la société Puisque vous le voulez vien, mon beau-père se tient à votre disposition. Son avis peut nous être utilie puisqu'il connaît parfaitemnet les conditions dans lesquelles ma démission a été donnée.

Restera à trouver une raison sociale qui convienne. Nous aurons l'avantage de n'avoir pas un nom compromis comme celui de Bouasse, ce qui m'a beaucoup gêné dans la clientèle moderne et pur les barnches qui peuvent déborder le domaine religieux.

Il me semble qu ele capital de départ devrait tourner aux alentours de 150 000 F, dont 50 000 seulemnet sont nécessaires tout de suite pour la constitution de la collectio et les frais de départ.

Si l'étranger, à l'appui de commandes, nous demandait des éditions particulières, si certains auteurs connus du monde religieux et notamment dans l'enseignement libre nous confiaient leurs ouvrags, il faudrait envisager alors un capital plus élevé. Mai là encore, en raison des créditis que je puis obtenir, il n'y aurait pas besoin de verser sur le champ le capital souscrit. Le capital de l'affaire ayant atteint son développement normal atteindrait, je crois, 300 000. Mais cela ne devrait se fair qu'en grimpant les échelons avec la prudence voulue.

La collection

Il s'agirait pour le départ de fin janvier de constituer uniquement une collection d'images, composée du minimum de séries voulues pour permettre aux reprsentatns de se présenter chez clients avec succès. Un total de 125 modèles, présentés en 10 séries, représente ce minimum. L'annexe I résume les frais de modèles, de clichés, de papier, d'impression, de façonnage, de ces différentes séries avec les dates d'échéance pour chacune de ces catégories.

Vente
La masse de la clientèle est composée de tous les libraires de France qui tiennent l'article religieux. On établirait un tarif à prix nets avec prix dégressifs par quantités, méthode italienne. Ce système a l'avantage, sur le système périmé des 13/12 et 7/600, de faire voir par un chiffre l'avantage de l'achat par quantité, et de simplifier le travail de facturation apr la simple lecture de barêmes préparés.

Ces clients paient à 60 jurs fin de mois. Ce sont des clients réguliers et, sauf exceptions faciles à surveiller, exacts dans leurs paiemnts. On peut aussi bien leur demander de régler les relevés par chèqu epostal, ce qui évite les frais de recouvrement, que titer sur eeux, ce qui permet d'escompter son papier selon les besoins.
L'équipe des rprésentants France devait être remaniée chez Bouasse, pour la prochaine touréne. Je vais entrer en contact plus serré avec ceux que j'ai déjà pressentis de façon à m'assurer les meilleurs concours. Ils touchaient généralemnet un puorcntae de 15% sur le ordres qu'ils transmettaient, exclusivemnt. Je crois qu'il serait de meilleure politique de leur offrir un pourcentage moindre, 10%, mais portant sur tous les ordres reçus des clients d eleur région et visités apr eux. C'est le meilleur moyen de les encourager à faire une propagande effective auprès des clients, même pour des articles qui paraissant en cours de daison, seront vendus directemnt après leur passage et sur spécimen. On perdait souvent chez Bouasse le bénéfice de six mois de vente en réservant ainsi certains articles jusqu'au départ suivant de la tournée.

Pour l'étranger, les marchés les plus importants sont les deux Amériques. Je vais continuer les démarches qui m'ont déjà assuré les meilleurs concours. Ls conditions sont de 15% sur le direct et l'indirect. On peut vendre en dollars. Je vous dirai ce qu'il en est dans la partie pour la consignation de la somme en banque dès réception. Je crois que c'est un système applicable en Amérique Sud, mais qui n'a jamais été pratiqué dans la branche en Amérique nord.

Pour la Belgique, la Suisse, l'Angleterre, on peut traiter par correspondance, par l'intermédiaire des grossistes connus.

Il y a ensuite à atteindre toute une clientèle particulière qui a perdu l'habitude de s'adresser aux libraires. Les séminairstes qui achètent par la procure de leur séminaire. Les couvents des grands ordres qui exigent des conditions de gros. Il faut toucher directemnet les personnes qui s'occupent des catéchismes, de l'enseignemnet, et les différents organismes religieux qui peuvent avoir des tirages importants à faire exécuter. C'est affaire de publicité et de démarches personnelles; cela prend corps avec le temps. Mais certains représentants peuvent nous y aider dans certaines villes. Question de doigté. Ces clients particuliers paient bien et vite.

Exploitation

Un bureau aussi simple que possible étant installé, dans le quartier de la gare Montparnasse, ce qui facilite le trajet de Dédé et le mien, et nous met à proximitré de St Sulpice où se trouvent les façoniers dont nous aurons besoin, tout en nous laissant assez voisins du quartier de l'édition et de la région des imprimeurs qui nous seront utiles (Vaugirard et le 14e), nous accorderons les dépenses de personnel au rythme des commandes, les débuts pouvant être assurés par nos seuls moyens.

Décembre et janvier seront les deux mois de préparation intense, au bout desquels nous présenterons une collection. En février, les représentants commenceront la vente pendant que nous procéderons à l'impression, à l'organisation de nos stocks, à la préparation de la comptabilité clients, à la mise au point de l'expédition et du service commercial. En mars, nous expédions et nous commençons à entrer dans un rythme normal où nous accordons la production à la vente. Les commandes de communion durent jusqu'à fin mai. Nous devons avoir des rentrées d'argent à partir de fin mai, jusqu'à fin juillet.

Cela pemet de récupérer assez de fonds pour assurer la préparation des modèles de fin d'année. Il y a une seconde saison de vente d'octobre à décmbre pour ces articles, moins forte que la première, mais où il y a beaucoup d'extensions à apporer au marché.

Si l'affaire s'accroche bien, nous aurons besoin d'une dactylo facturière et comptable pour les écritures élémentaires. Dès que nous dépasseronts un certain volume, nous ferons centraliser notre comptabilité par un comptable du dehors dont c'est la spécialité.

Si nos ventes se développemnt, ils nous faudra une manutentionnaier. Mais ces dépenses de personnel ne viendront qu'à l'appui de commande en portefeuille.

Nous n'avons à compter pour le tout début que les frais du bureau, les appointements de Dédé et les miens. L'annxe II est état des F.G. approximatifs. En ce qui concerne notre rémunéation, il faut envisager que je vais fournir un travail intense ces moies-ci, pendant les six mois de la mise en route, tout en mettant Dédé au courant de tous les rouages. Tansdis qu'un peu plus tard ma tâche pourrait être facilitée et allégée (en prenant par exemple une secrétaire qualifiée comem celle de Bouasse si celle-ci venait à être remerciée), tandis que D2dé, bien au courant, pourrait assurer un service plus étendu en travaillant, sous ma direction toujours, à la fabrication.

J'avais chez Bouasse 3 500 par mois plus un pourcentage qui pouvait faire 10 000 par an, au mieux. Je pense que si j'avais actuellemnte 3 500 par mois ce serait très bien, en y ajoutant 500 de frais de déplacemnet. Je serais plus à l'aise avec une indemnité de déplacemnet fixe, car comment répartir les frais quand je vais surveiller les tirages, porter tel paquet, tout en rentrant chez moi. au début j'aurai tellemnet de travail que je serai tenu de cuorir partout, de déjeuner avec elui-ci, celui-là, d'inviter tel représentant chez moi, etc. Toutes ces dépenses indispensables ne sont pas facils à partager et le système du forfait rendrait cela pratique.

Ces 4 000 mensuels que vous pourriez m'allouer pendant les premiers six mois où je consacrerai toute mon activité à l'affaire pouraient être remplacés par un fixe moindre et un pourcentage sur les affaire le jour où Dédé ayant pris de l'expérience, l'affaire s'étant attaché un petit personnel, je pourrais tout en dirigeant effectivemnte et quotidiennemnet l'affaire, l'alléger cepndant en travaillant pour des éditions profanes dans un domaine tout différent.

Il me semble que Dédé pourrait toucher des appointemetns de 1 500 à 2 000. Il serait assez psychologique de commencer par 1500 pour que le fruit de son travail et de son applicaion se traduite par une aumentation progressive dans les mois prochains.

Tout ce que je vous expose et les chifres suivant à l'appui sont un peu théoriques. Je me base sur les observations du marché que je suis depuis longtemps. Je crois qu'avec de la persévérance et un peu de chance nous pouvons nous trouver en équilibre relativemnet vite. Le succès serait de faire rentrer assez d'argent pour pouvoir en employer une partie à l'extension de la collection et des éditions.

/variante
J'avais chez Bouasse 3 500 F par mois, 15% sur les bénéfices t la jouissance d'une voiture (qui me permettait, étant seul, de m'occuper la fois de la direcdtion intérieure et de l'édition). Je serais heurus d'avoir 3 500 F plus une indemnité de 500 F pur frais de déplacemnets. Qu'en pensez-vous?

Quant à Dédé, trouvez-vous suffisant qu'il ait 1500 F pur commencer, de façn qu'il puisse être augmenté rapidemnt lorsqu'il sera plus au courant ?

Les chiffres théoriques (Annexe III) (nota: je n'ai pas cette annexe, hélas) que je vous ai indiqués pour l'exploitation sont basés sur des observation que je fais depuis longtemps sur le marché et sur la comptabilité Bouasse.


BERGER Jacques Joseph Désiré naît le 11 avril 1903, à quatre heures du matin. 26 rue de Varenne (domicile de ses parents)
Témoins: Alexandre Maistrasse (associé de son père) et Julien Bouasse
Un beau bébé, mais avec un fort strabisme.
A deux ans, il perd son père d'une appendicite.
Sa mère se remarie. Avec un officier d'administation qu'elle n'aime pas trop.
Ils partent à Rennes, en reviennent.
Il est élevé en partie par sa bonne Armande
26/6/1920 Baccalauréat 1ere partie, Sciences-langes vivantes


1920-21 Membre actif de la Réunion d'Eylau
A 18 ans, embauché par son oncle Julien dans l'entreprise d'édition Bouasse Jeune
A 21 ans, se marie
Marcel
Faillite de l'oncle Charles et perte de la dot de Paule
La suite des décès
Jean-Marie


1935. Fondé de pouvoirs, chez Bouasse
Vers 36, montent à Clamart (En 36, encore électeurs à Paris VIe
Pierre
1938, la démission
1941-42 Suit les cours de l'Ecole supérieure d'organisation professionnelle. Section Contrôle-comptable 42. Membre de la société de statistiqued e Paris, autorisé à travailler à la Bibliothèque de la salle de travail Economie et statistique. Faculté de droit
1943. Laisser Passer pour Limoges, Toulouse, Marseille, Lyon
1946, JoÎl

vers 1962 achète Castera
1985 décès à Paris. Obsèques à Saint Léon. Inhmation à Clamart

GANDILHON Edouard
Epoux de Marie Bouasse en secondes noces
fils d'un négociant en vins, et d'une mère morte âge
Gandilhon-Gensd'Arme
Officier d'administration
en 1905 à Rennes pour s'occuper de l'affaire Dreyfus
Officier de la légion d'honneur.


TESMARD
TOUCHARD Georges
dit Oncle Géo
excellent gestionnaire de son portefeuille
en 1940, maison, réfugié à Pons (Aunis)
juste aout 40, à Paule Tante Marcelle
est-ce lui qui est allé un an aux USA ?
chondro-calcinose et arthrose


TOUCHARD Jacqueline
soeur de René Touchard
a des filles


TOUCHARD Marcelle
fille de René Bouasse. Epouse Georges Touchard.dite Tatate Sa petite fille De Batz, s'occupait de l'édition


Ils ont eu deux filles, dont une s'est occupé de la maison Bouasse avec sa mère, puis s'est associée avec Dillard, gendre d'Andrée Carlier.

VERSCHAVE

épouse de Julien bouasse

Epilogue: Monique et Jean-Marie Berger, en route pour le 3e millénaire



Depuis la fin des années 1980, Jean-Marie Berger, fils de Jacques, et son épouse Monique, ont repris le flambeau de l'édition religieuse. Spécialisés dans la formation des petits-enfants, ils publient une revue et ont déja une demi-douzaine de titres à leur catalogue. Grâce à eux, cette longue histoire se poursuivra peut-être loin dans le XXIeme siècle.

Bibliographie et références

Bibliothèque de la ville de Versailles, 5 rue de l'indépendance américaine
mardi et jeudi, 14-19h
mercredi et samedi, 10-13h 14-18h
vendredi 14-18h

Archives départementales, 1 avenue de Paris 39 02 78 78

ALBARIC (Frère A., OP): Le commerce des objets religieux dans le quartier Saint-Sulpice. In Catalogue de l'Exposition "Saint Sulpice", 1997. Bibliothèque du Saulchoir
43 bis rue de la Glacière 44 08 71 90. Autre no 45 87 05 33 fax 43 31 07 56
en 1996, expositiou pour le 350e anniveraise de la pose de la première pierre de Saint-Sulpice

BERGER Monique. Ma première communion. Association Transmettre, 1994.

CAMPARDON Emile: Le tribunal révolutionnaire de Paris. Ouvrage composé d'après les documents originaux conservés aux archives de l'empire, suivi de la liste complète des personnes qui ont comparu devant le tribunal. Deux tomes, Plon, 1866.

CHENAYE (De la) :Dictionnaire de la noblesse De La Chenaye 1845

DELALAIN Paul: L'imprimerie et la librairie à Paris, de 1789 à 1813

LOTTIN Augustin-Marie : Catalogue chronologique des libraires et libraires-imprimeurs de Paris depuis l'an 1470 jusqu'à présent (1780). Paris, 1789, deux volumes.

MINARD Philippe: Typographies des lumières. (suivi des Anecdotes typographiques de Nicolas Cointat). Champ Vallon 1989.

RENAN Ernest: Souvenirs d'enfance et de jeunesse. Réédité par Calmann-Lévy/Nelson en 1930.

ROSENBAUM-DONDAINE Catherine: Un siècle d'images de piété. L'image de piété en France, 1814-1914. Préface de Jean-Pierre Seguin. Notes conjointes de Michel Albaric o.p., Catherine Rosenbaum-Dondaine et Jean-Pierre Segin. Musée-galerie de la Seita, 1984.

VIRCONDELET Alain: Le monde merveilleux des images pieuses. Celiv, Editions Hermé, 1988.

VITU Auguste: Paris. Maison Quantin, Compagnie générale d'impression et d'édition, vers 1900.

VOGUE (Melchior de): Les morts qui parlent (document signalé par Pierre-Louis Carlier)

WALLON Henri: Le tribunal révolutionnaire. (consulté à la bibliothèque municipale de Toulouse).

Le grand bouquin sur Versailles