Les dérives dans le management de projets sont connues :
expression des besoins, décalage des délais et des coûts,
dérive du contenu final, mauvaise gestion des interdépendances,
coordination difficile, etc.
Pour expliquer ces dérives, les
facteurs de mécommunication inventoriés par le groupe furent
les suivants : manipulation, interculturalité, manque de
leadership, degré d'autonomie d'une équipe, décision
précipitée, confusion des rôles, gestion des priorités,
expression trop conceptuelle et théorique des besoins,
complication des outils de conception et sous-estimation par les
fournisseurs encouragée par les journalistes (et c'est un
journaliste qui le dit !), mauvaise documentation, copinage en
vase clos entre les acteurs, cahier des charges trop figé et
besoins inconscients.
Il ressort du développement de ce thème autour de Gérard
BALANTZIAN que face à la complexité, on est condamné à
accroître l'autonomie des personnes tout en recherchant à
dégager un climat de confiance propice à la coopération.
L'autonomie est celui qui sait demander à la bonne personne de
l'aide pour élaborer son projet et le réaliser.
La coopération entre les membres d'une équipe permet de
partager la connaissance et de faire émerger l'intelligence du
groupe et d'apporter plusieurs interprétations d'une situation.
Le fondement de l'autonomie est de se rendre compte de
l'intelligence ajoutée. L'approche constructiviste est une
réponse à cette nécessité.
La démarche consiste à mettre d'abord en évidence les zones de
solidarité autour des valeurs et des expériences vécues
ensemble (ressenti) avant d'aborder les aspects rationnels d'un
projet (objectifs, organisations, moyens, contrôle).
La confiance ne se décrête pas mais qui s'obtient en
prime.;Elle découle de ce premier travail sur les valeurs, les
facteurs inhibiteurs et incitateurs liés à un projet de la
conduite du changement.
En effet, plus un système est complexe, plus on a peur du
changement et de l'imprévisible et donc plus on a besoin des
autres et plus on doit se faire confiance.
Or nous vivons dans une société de la méfiance et de la non
assertivité.
De plus les langages et les référentiels sont différents et on
n'a pas le temps de comprendre les convergences.
Plus un système devient complexe, plus on doit travailler
d'abord sur les valeurs et non sur les instruments car il faut
solidifier les interactions entre les membres d'une équipe et
créer de nouvelles formes de solidarité pour affronter les
aléas. On perd du temps au début du projet mais on en gagne
après.
La confiance se construit sur la prise de risque et sur des faits
et non des paroles. Au départ il faut donc construire un fond
commun de solidarité fondée sur une démarche constructiviste
qui a fait ses preuves.
Le leadership doit être assuré en posant les bonnes questions
et non en donnant des solutions.
Gérard BALANTZIAN